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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
12 février 2011

Témoin de ce Meurtre (Witness to Murder) (1954) de Roy Rowland

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Me voilà décidément abonné à Barbara Stanwyck (The Miracle Woman, Sorry wrong Number, On dangerous Ground, The strange Love of Martha Ivers...) et à George Sanders (Hangover Square, Summer Storm, The Lodger...) ces derniers temps. Ces deux-là sont ici voisins... à la vie, à la mort. C'était pas forcément une très bonne idée de la part de Barbara de se lever en pleine nuit et de regarder pas sa fenêtre. Parce que le George Sanders, la nuit, aime, lui, particulièrement étrangler les donzelles, sans même prendre la peine de fermer les rideaux. Vous seriez Barbara, vous feriez quoi ? Appeler la police ? Eh ben c'est justement ce qu'elle fait ; et deux types se déplacent ; et ils vont rendre une petite visite de "courtoisie" à ce vieux George... Mais ce dernier est diablement malin, la Barbara est loin de se douter sur qui elle est tombée... Tu me traites de meurtrier, ben moi je vais te faire passer pour folle, rah le chacal. Deux acteurs qui jouent sur du velours dans ce petit polar sans prétention qui bénéficie tout de même d'un joli jeu sur les éclairages. Qu'il s'agisse de jouer sur les traits de lumière en diagonale (une petite pointe d'expressionnisme, oui, on peut le dire) alors que la Barbara commence à douter de sa propre santé mentale, ou que le visage des deux acteurs principaux soit subtilement éclairé pour faire ressortir leur part de noirceur (Sanders) ou l'angoisse voire la panique contenue dans un regard (Stanwick), il y a là un réel travail esthétique qui ne gâche rien à l'affaire. Petit jeu du chat et la souris entre Sanders et Stanwyck, faites vos paris... (pour accuser l'autre, il vaut mieux avoir des preuves, et ce vieux fourbe de Sanders (un ancien nazi, diable : quand il se met à parler soudainement allemand, on jurerait qu'il fut le bras droit d'Hitler!) sait parfaitement, lui, comment s'y prendre).

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Pauvre Barbara Stanwyck, persuadée de ce que ses yeux ont vu (quand même !), mais guère prise au sérieux par la police : mais ouais vous avez vos vapeurs (c'est presque ça, implicitement) ou alors vous avez rêvé, hein, c'est ça, allez, partez vous reposer. La Barbara continue, malgré tout, dans son coin sa petite enquête tout en bénéficiant de la bienveillance de l'un des détectives (Gary Merrill) qui lui tourne un peu autour... Seulement le George est au taquet et va subtilement parvenir à prouver que la Barbara est une grosse mytho que la folie guette (il s'introduit dans son appart et écrit sur sa machine des lettres de menace qu'il s'envoie ensuite à lui-même); notre héroïne a beau nier tant et plus dans le bureau de l'inspecteur (petit mouvement de caméra pour filmer en plongée notre victime prise au piège : ça ne mange pas de pain), elle va aller te faire un petit tour chez les dingues que ça va pas traîner... Les trois gonzesses qui l'entourent sont aussi inquiétantes que leurs ombres (la vieille qui répète 15.000 fois qu'elle cherche un certain "Peabody at the library" fout la frousse) et Stanwick ressort de là un peu ébranlée. Sanders n'en a pourtant pas terminé avec son travail de sape (menace directe auprès d'une Barabara terrorisée, plaintes répétées à la police pour qu'on l'enferme) et la pauvre de commencer à avoir, sous la pression, des envies suicidaires. Une fin relativement haletante (toute la ville qui se retrouve aux trousses de notre (old) "girl next door" : quand la réalité se fait proprement délirante - c'est tout le sujet du film) pour un polar qui passe gentiment la barre. Le "voyeurisme" ne paie décidément pas, je l'ai toujours dit, demandez-le à Stewart, vous verrez ce qu'il vous répondra (Rear Window date d'ailleurs de la même année).

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