On attaque doucettement la rentrée avec un petit polar espagnol qu'on avait sur la table de chevet et qu'un commentateur averti nous avait gentiment conseillé. Paulo (comme mon tonton décédé mais c'est anecdotique) mise tout sur un scénario avec twist final 'à la" Usual Suspect" - why not... Il est donc question d'un gars « accusé », dit-il à tort, du meurtre de son amante. Une avocate vient trouver notre homme pour "le défendre au mieux" et lui tirer les vers du nez... Notre homme, acculé par cette forte femme, se voit obligé de revenir sur la disparition d'un type (disparition qui eut lieu trois mois auparavant), dans laquelle, son amante et lui étaient impliqués... Il pourrait bien y avoir un lien, commente l’avocate pugnace, et notre homme, en toute confiance, de raconter sa vie, de mentir un peu parfois, puis d'avouer la vérité vraie véritable... Oui, j'emploie cette expression de « vérité vraie véritable» un peu lourdaude, car l'ami Paulo se fait un devoir, avec moult flashs-back, de bien illustrer son propos pour ne pas perdre son spectateur... Il y a certes, quelques fausses pistes, mais tout gamin de 12 ans pourrait aisément suivre ce scénario beaucoup moins retors qu'il ne voudrait paraître... Acteurs plats, rebondissements mous, mise en scène inexistante, l'ensemble est qui plus est terriblement verbeux... Malgré tout, dans un bon esprit sans trop de condescendance - après tout c'est la rentrée -, on essaie de s'intéresser à la chose... L'avocate, femme entre deux âges à laquelle on la fait pas, sait mener notre héros dans ses retranchements et lui faire avouer des choses un poil inavouables... Oh oh, notre jeunot, entrepreneur de l'année en Espagne (l'équivalent d'un Allemand qui monterait une baraque à frites) semble tout de même cacher bien des secrets... Mais que nous cache-t-il donc, le bougre ?... Je n'en dis pas plus car tout est fondé sur le fameux twist final que j'ai eu la malchance de soupçonner trente minutes avant la fin (j'ai 398 films noirs à mon actif, et des bons, et des tortins, et des intorchables, c'est pas le tonton Paulo qui va me la faire... Déjà au tarot que c'était une bille, qui devenait tout rouge quand il avait le Petit alors bon). Le scénar est gentillet (à côté Usual Suspect fait quand même figure de référence, c'est dire...) et la cinématographie, comme dirait mes amis Lumière, est assez catastrophique - un truc ultra calibré, verbeux, avec des plans gonflants et inutiles à l’aide de drones (c’est la mode) et des acteurs méchamment théâtreux. De quoi commencer, me direz-vous, la rentrée en douceur... Certes. Mais, sans ambition, un truc qui fait déjà figure de cure-dent avec les deux bouts qui manquent (hommage à Gols, forcément, qui a assuré depuis quelques mois brillamment l'interim... But I'm back, si si, avec, je l'espère, des trucs inconnus mille fois plus chiadés... trois petits points).

L'Accusé (Contratiempo) (2017) de Oriol Paulo

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