Western, morne plaine... Voilà typiquement le genre de film qui vous rentre par une oreille et vous sort par l'autre sans laisser aucune trace. Ce Lesley Selander manque complètement de tout, d'ambition, de style, de caractère, de savoir-faire, et nous livre le western le plus fade à l'ouest du Colorado. On aime bien, de temps en temps, les scénarios épurés et allant le plus simplement au but, certes ; mais là, on n'est plus dans l'épure, mais dans la paresse pure et simple. Quatre cow-boys viennent régler leurs comptes avec le shérif du coin, le descendent ; son adjoint décide de les traquer et de se venger. Voilà. Alors oui, Peckinpah ou Boetticher en auraient fait une merveille. Mais Selander ne parvient jamais à donner un quelconque intérêt à sa tramette. Sur une histoire aussi simple, il faudrait que les personnages soient intéressants, ou que les "à-côtés" soient passionnants. Or point : le héros du film, campé par un Sterling Hayden maladroit, pas dans le rôle, est assez détestable et bourrin. Son comportement vis-à-vis de la gironde femme croisée sur sa route (Yvonne de Carlo) est tellement mufle qu'on se demande ce que la belle peut bien lui trouver et pourquoi elle atterrit dans ses bras. Uniquement guidé par sa soif de vengeance, Clay saccage tout sur son passage, amour donc, mais aussi possibilité d'amitié (avec Zachary Scott, pas mal mais complètement sacrifié par le film) ou possibilité de rachat moral. Les aventures qui émaillent son parcours sont fades à souhait, jamais dangereuses, et les fameux méchants auxquels il est confronté au bout des 80 minutes de rigueur sont aussi menaçants qu'une petite brise. On regarde donc couler ce film en pensant à autre chose, n'ouvrant les yeux que pour quelques vagues séquences un peu plus amusantes : un type ligoté à côté d'un serpent très très dangereux qui agite sa queue comme un dingue, un duel final relativement original (les cow-boys à cheval qui se foncent dessus), quelques bagarres ma foi assez brutales qui ont dû envoyer un ou deux cascadeurs aux urgences. Le reste est aussi fade qu'un jour sans avoine... A croire qu'on lui a donné ce titre français pour se foutre de sa gueule.

Go to the Mid-West

Amour, fleur sauvage (Shotgun) de Lesley Selander - 1955

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