Ahah, ils sont pas jolis mes photogrammes ?!! Bon ben je crois que j'ai fait à peu près le tour de ce premier film avec la divine Gene, dans un rôle de Bonnie sudiste qui lui va comme un gant... en fer... Oui, certes, la southern Belle, même avec de la suie sur le visage après que sa grande maison a brûlé, est aussi crédible en bandit des grands chemins que moi chez les Alcooliques Anonymes. Va. N'empêche qu'il n'est jamais totalement inintéressant de se plonger dans son oeil gris bleu (son petit côté romantique) et son oeil gris orangé (son petit côté rebelle) et de s'y perdre... On pourrait aussi raconter l'histoire pendant qu'on y est : Belle est une fidèle du sud qui vient de tomber ; bien que courtisée depuis des lustres par le sémillant Dana Andrews (un yankee), elle jettera volontiers son dévolu sur le charmeur Randolph Scott as Sam Starr qui organise encore la rébellion sudiste ; un combat certes perdu d'avance, mais qui attire de plus en plus de malfrats en manque d'aventures... Gene aime son homme, puis, comme emportée par le vent, le quitte (tu oublies la cause pour commettre des exactions pas jolies jolies), puis revient comme une tornade vers lui pour l'avertir du danger qu'il court... Et puis la PAN ! le coup du sort... Comme si la carrière de Tierney était fauchée à la racine, barf...

Alors oui, le Technicolor est sympa, on ne se plaindra pas d'une demi-poignée de coups d'éclat (évoquons notamment the Repas of the year avec le brother de Gene, sudiste, le Dana, yankee et l'arrivée impromptue du rebelle Starr ; l’ambiance est tendue au moment du poulet sauce coton aigre mais Gene Belle Scarlett se rit de se voir si belle et si renégate entre ces trois hommes : toute contente de montrer que rien ne l'empêchera d'assumer jusqu'au bout ses convictions)... La belle âme fait tout de même peine quand elle décide de jouer au hors-la-loi (on l'imaginait plus à tricoter des pulls dans son salon) et l'on panique grave pour son fond de teint et sa coiffure quand elle se met martel en tête de suivre son Randolph dans ses coups fumeux et fumants, à dormir dans des grottes ; Gene tire et monte à cheval comme un cow-boy et avouons qu'on serre des fesses et qu'on ferme souvent les yeux pour y croire... Quelques images soignées (les gros plans sur Tierney nous redonne foi en la vie, à défaut de nous redonner foi en le film), quelques moments un brin ridicules (la charrette de paille avec deux chevaux qui défonce en un coup de rein le mur de la prison... Ah aha ah, et pourquoi pas aussi Gene Tierney en voyou !!! Ah aha ah... ah ben si, tiens, justement) et un final plus tragique et déchirant qu'une chute à cheval dans le domaine de Tara... Randolph est digne, Andrews est digne et Gene de commencer sa véritable carrière dans un rôle pas évident évident pour son physique plutôt relativement angélique. Bon, un tout petit western à l'intrigue platounette qui se regarde malgré tout d'un oeil plutôt bienveillant (plus près le plan sur l'héroïne... voilà, merci, parfait). Une sorte de Bonnie and Clyde du pauvre et à la cambrousse, voyez.

Go west here

La Reine des Rebelles (Belle Starr) (1941) d'Irving Cummings

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