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26 avril 2024

La Marge de Walerian Borowczyk - 1976

C'est le printemps, les esprits s'émoussent, les extrémités rougeoient, il est temps d'envoyer un peu de film de boule. Mon choix s'est arrêté sur Walerian Borowczyk, dont j'avais entendu vanter les mérites, et qui promet, avec ce film affichant Sylvia Kristel et Joe Dallessandro en vedette, de m'en donner pour mon argent en terme d'érotisme bon enfant. Le bougre s'attaque à l'adaptation d'un livre de Pieyre de Mandiargues, dont je gardais un souvenir assez vénéneux d'une lecture adolescente.  Voici donc l'histoire édifiante de Sigismond, brave père de famille comblé, ayant juré fidélité à sa charmante épouse (dénudée plus souvent qu'à son tour), et qui se voit un jour contraint d'aller à Paris pour raisons professionnelles. Hop, au revoir bibiche, je reviens dans quelques mois continuer notre idylle sans nuage. C'est mal connaître la capitale, qui réserve dans ses bas-quartiers suffisamment de tentations illicites pour briser n'importe quel ménage. Celui de Sigismond va l'être par la présence envoutante de Diana, prostituée fatale qui met à bas toutes les promesses de notre homme. Avec elle il va vivre quelques folles journées toutes de chair offerte, avant de buter sur la triste réalité de la vie : c'est bien beau d'aller forniquer en oubliant femme et enfant, mais le karma se charge de vous rappeler à l'ordre, et le film se terminera dans la tragédie.

Grosse erreur de Borowczyk : avoir inversé l'ordre du roman. Chez Mandiargues, c'est la mort de la femme et de l'enfant de Sigismond qui le pousse à aller vivre cette histoire érotique, comme un chant du cygne, avant de se flinguer. Ici, la nouvelle n'arrivera qu'à la toute fin, et du coup les motivations de notre homme s'en trouvent bien moins glorieuses : il trompe juste son épouse. Ce n'est pourtant pas la seule erreur qu'on trouve là-dedans, la principale consistant surtout à laisser toute trace de rythme et de narration au vestiaire. Le film stagne comme c'est pas permis, ne racontant strictement rien pendant une bonne heure. On assiste simplement aux déambulations du héros dans les bas-fonds de Paris, zyeuté par des filles faciles qui lui font les yeux doux, et qui finissent la plupart du temps par exhiber leurs organes devant la caméra complaisante du cinéaste. Au premier rang desquels, donc, la volontaire Sylvia Kristel, que le cinéaste envisage dans sa seule moitié inférieure. Aucun trouble, aucune audace pourtant dans les scènes érotiques, nombreuses : Borowczyk se montre finalement bien prude dans leur abord, et filme sagement quelques culs nus et quelques poils pubiens sans autre invention. Ce qui fait qu'au final, on a un film tout de même bien chiant, qui ne raconte rien, et d'autre part assez mal monté et joué ; un film inutile en tout cas, si ce n'est pour refaire sa discographie, la somme d'inspirations que le gusse déploie dans la bande originale (de Pink Floyd à Charles Dumont) frôlant la schizophrénie.

 

Commentaires
M
A mon époque, on l'appelait tous Borowchiant...<br /> Génial de fumisterie ! Il a réussi à faire croire qu'il était littéraire et esthétique. <br /> Se faisaient une féroce concurrence avec Bobbe-Grillette. <br /> La preuve : son unique réussite, le beau "Blanche" (Patrice Leconte, assistant, si si si...)
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