Petit polar à la sauce espagnole qui se distingue par sa structure narratologique un peu alambiquée, mais qui pêche par une mise en scène trop à plat. On sent en effet un certain effort de construction, le réalisateur multipliant les flash back (et du même coup les points de vue) là où se termine une longue séquence pour suivre la trajectoire d'un personnage croisé en chemin. L'histoire est celle d'un commercial itinérant sur le point de commettre son second viol dans la région, lorsqu'il est interrompu dans son acte par le retour inopiné du compagnon de la donzelle. Celle-ci, encore en état de choc, va penser reconnaître son assaillant sur le bord de la route, ce qui va mettre fou de rage son ami. La situation dérape grave, surtout lorsqu'ils se rendent compte que le pauvre paysan qu'ils finissent par descendre n'y est pour rien. Un flic véreux du coin voyant l'aubaine va tenter contre une certaine somme de maquiller la mort du paysan... Mais, forcément, cela va coincer à cause d'un témoin qui rôdait cette nuit-là... Le réal espagnol tente bien de rendre son atmosphère un peu poissarde (fait chaud dans l'arrière pays), ajoutant un poil d'angoisse clostrophobique par l'exploration d'une grotte, mais son image est un peu trop gentiment orangée et bien éclairée pour ne pas finir par paraître un peu trop lisse. Au fur et à mesure que les fils de la trame se dénouent, le film perd de son intensité voire de son intérêt, ne parvenant jamais vraiment à faire monter l'angoisse propre au genre. On est certes désolé pour ces citadins de passage qui se retrouvent dans une sale panade (ils ont toujours un air complètement dépité qui finit par lasser) mais po vraiment inquiet non plus, tant les mini rebondissements sont mous et semblent à peine les concerner. Propre, correct, un peu trop justement.

La Nuit des Tournesols (La Noche de los girasoles) (2006) de Jorge Cabezudo-Sanchez

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