Avant d'aller en prison (Convicted), Glenn Ford - in the role of Jacob Walz - s'était plu à jouer les chercheurs d'or. C'est qu'il est maaaaalin, le Glenn. Une vieille légende apache traînait à propos de trois frères qui avaient trouvé un filon d'or puis enterré leur butin dans ces bien-nommées collines de l'Arizona - "Superstition" - ; seulement les dits-apaches, mécontent de voir que l'un des frères avait violé l'un des endroits sacrés - une grotte où résidait leur Dieu du Tonnerre, sont diablement créatifs ces indiens -, avaient décimé toute une expédition avant d'enfouir complètement le butin. Lorsqu'un des frères encore vivant revient sur les lieux du drame, la gars Glenn est à ses trousses. Sitôt qu'il remet le doigts sur le butin, Glenn décanille l'homme et son associé ainsi que son propre compagnon... Glenn, ce Hollandais au regard à moitié fou, is rich et tous les hommes du petit bled attenant peuvent se brosser pour connaître la location du trésor... Seulement Ida Lupino est aux aguets et semble prête à tout pour mettre la main 1) sur l'homme, 2) sur le magot... Oui bon, elle est certes déjà marié à un homme à fine moustache (Gig Young) mais ce dernier ne devrait point trop la gêner dans sa perfide vénalité.

Ida va parvenir à domestiquer le Glenn, à le civiliser (méconnaissable sans sa barbe et ce malgré ses airs empruntés dans son costume tout neuf) et notre Hollandais riche comme Crésus, aveuglé par le regard de feu de la belle, va aller jusqu'à la demander en mariage. Le problème de l'Ida, c'est qu'elle a bien du mal à ne pas courir tous les lièvres à la fois : elle promet au Glenn de l'épouser, jure ses grands Dieux à son mari qu'elle l'aime encore, mais semble surtout garder en tête la fortune que représente ce trésor ; elle jure en quelque sorte fidélité aux deux hommes pour assouvir sa soif de l'or, cette fièvre du précieux métal semblant plus forte que sa fièvre amoureuse... Et le risque avec la fièvre, c'est que plus elle augmente, plus on risque de perdre la tête...

Ce gars Simon inconnu au bataillon nous propose un joli climax alliant passion exacerbée (pour l'or) et déçue (sentimentalement), tremblement de terre - la colère terrestre - et vieille légende apache - la colère des Dieux... Impressionnant tout bonnement... Cette trame principale (entre Lupino et Ford) est précisons-le enchâssée dans l'histoire d'un des descendants de Walz ("vous aimez la musique Walz ? - roooh rooh rooh...") qui part, deux générations plus tard, sur les traces de cette "légende"... Une grande partie du trésor est demeurée enfouie : le mystère de ce lieu est donc resté entier et garde toute son aura négative puisqu'un tueur décanille, ces dernières années, tout voyageur en ces terres... Ces deux récits illustrent joliment à quel point cette soif de l'or peut se révéler néfaste pour la santé (vu le lot de cadavres) : cet or ne demeure finalement "merveilleux" que dans les esprits et détruit tout (sentiment, amitié, raison...) "dans le réalité" - il vaut mieux, à l'image du récit du descendant de Walz, garder ses illusions que de "jouer avec le feu" et mettre la main sur l'or : sage morale pour film dynamité par cette association fordo-lupinesque.

Go old west, here

Le Démon de l'Or (Lust for Gold) (1949) de S. Sylvan Simon

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