On cherche toujours à dénicher la dernière petite perle du film d'horreur. J'aurais mieux fait sur ce coup d'ouvrir des huîtres. L'affiche prend pourtant personne en traître : "There is nothing to be afraid of" - et ben, c'est vrai, au moins pendant les soixante-dix premières minutes (que vous pouvez donc aisément zapper tant elles n'ont aucun intérêt) ; les seuls trucs à savoir en bref : un couple qui s'est fait oublier pendant deux ans convie tous leurs anciens amis à une soirée : un couple gay, une black, une asiate, une type un peu enveloppé, deux barbus, Kusama ratisse large... Ce couple a passé deux ans au Mexique dans une sorte de secte (ohoh, ça sent pas du tout le déjà vu, déjà...). Cela a permis apparemment à la donzelle de "digérer" un trauma, la perte de son enfant de cinq ans ; son ex, un barbu qui est parmi les invités, ne cesse de voir dans cette maison (qui fut donc auparavant la sienne) des souvenirs de cet enfant. Voilà. Lui, dès le départ, il sent venir un coup de jarnac, la soirée qui dérape, il est tendu comme une arquebuse - en venant, il a d’ailleurs écrasé un coyote, et cela ne présage jamais rien de bon... Chez les autres convives, la bonne humeur est de mise et les jeux à la con fusent... Est-il parano, n'a-t-il pas lu le tagline ? Bon, nous, nous savons comme lui que le truc est étiqueté film d'horreur et donc on ronge son frein... Je ne dévoile rien mais il y aura au moins un mort dans le dernier quart d'heure... Le problème, c'est qu'on s'en fout, mais à un point... Son panel d'acteurs, auxquels il avait bien le temps de donner de la densité, n'a aucune profondeur (les deux homos sont interchangeables, for example) et le dernier quart d'heure n'a pas plus d'intensité qu'une ampoule de cagibi. Seul le dernier plan pourrait marquer des points (mouais) si on n’avait pas déjà décidé du manque d'intérêt total de la chose. Une Invitation qui aurait dû passer directement dans le panier avec les autres prospectus. Sans originalité, absolument vain. (Shang - 27/04/16)

J'ai toujours tendance à considérer les goûts de mon compère en matière de films d'horreur avec la moue hautaine et détestable de celui qui sait par rapport au béotien (ce que je lui autorise à faire en échange avec les films de Hal Hartley ou le cinéma japonais intordable), mais pour le coup je dois admettre qu'il a bien raison d'enfoncer The Invitation et de le vouer aux gémonies. Voilà un machin infâmement long pour ne raconter rien du tout. Il ne se passe strictement rien pendant 1h15, puis rien pendant 15mn, avant de nous livrer un final rocambolesque et inepte. Absolument rien à tirer de ce thriller de petit malin écrit en deux minutes sur un coin de table ("des adeptes d'une secte dézinguent leurs amis lors d'une soirée", super coco, on le fait) : ni la mise en scène, conventionnelle, qui décide que tout est dans la suggestion (ohoooh ai-je bien vu ce rideau bouger ?) mais ne parvient jamais à instiller le moindre mystère ; ni les acteurs, en-dessous de tout, qu'on prend d'entrée de jeu en grippe ; ni les personnages, trop "quotas minoritaires" pour ressembler à des gens ordinaires ; ni ce scénario insipide au mieux, ridicule au pire. On nous annonçait partout un certain renouveau du genre : il faudra encore attendre. (Gols - 22/05/20)

The Invitation (2016) de Karyn Kusama

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