C'est vrai qu'un film sur le viol d'une petite fille, c'est pas le pitch qui donne le plus envie de faire de la ola. En plus, le film démarre avec un cerf-volant (aïe, pas bon), un cerf-volant qui se prend dans les arbres (ouille). On craint un peu le pire... On ne l'atteindra pas mais on flirtera tout du long (malgré un minimum de retenue d'usage sur ce thème pas évident, ben non) avec le mélo ultra easy. La colère du père (en plus son couple va mal, sa femme ne le respecte plus, sa fille s'en défie... bref la vie de merde, une vie de merde qui devient explosive), le chagrin de la mère, les premiers mots de la petite fille post trauma, la chaîne de solidarité entre adultes pour récolter de la thune puis entre enfants pour remettre la chtite à l’aise, le violeur putassier... poh, poh, poh, ne chargez plus la mule, il y a, niveau émotion, de quoi faire vingt épisodes de Plus belle la Vie. Alors je vous vois grimacer d'avance... Bwarf, on sent qu'il y a un minimum de tact dans le traitement du sujet mais les ficelles dramatiques sont tellement hénaurmes qu’on reste un peu sur qui-vive (le père qui fait profil bas (ok), puis qui se déguise dans le doudou de sa fille (argh) et regagne finalement sa confiance (on s'y attendait pas dis donc) ; la mère enceinte d'un autre gamin (ok), qui ne le dit pas à son mari (argh) puis qui finit par lui refaire confiance (on s'y attendait pas non plus à celle-là) ; la petite fille sous le choc (ok), qui parle avec ses grands petits yeux (argh) puis qui revient sur terre plus rapidement que les adultes (ouah, la maturité, bravo) ; le violeur déjà peu sympathique dans les faits auquel on va adjoindre une poignée d’autres tares (alcoolique, menteur, calculateur, hypocrite - t'es son avocat, le gars, tu le tues). Bref et j'en passe. Ça se veut doux-amer comme ambiance, genre "c'est vraiment trop dur et injuste la vie mais faut faire front et merci les gars pour votre élan de solidarité, on s'y attendait pas du tout" et le bazar se révèle terriblement facilement tire-larmes - avec la petite musique de fond au piano ou les violons qui viennent au moment où ça fait mal. Tu regardes le truc enceinte, tu accouches derechef dans la salle sans comprendre d’où ça vient. On n'aura pas la main trop lourde contre cette œuvre pleine de bons sentiments (peace, mon frère) et avec cette petite nenfant au parapluie jaune toute mimi et ce pater tout couillon et dévoué mais avouons que le Coréen ne fait pas dans la fine dentelle au niveau émotionnel. Préparez un drap en kleenex si vous êtes émotif. Trop d'émotion attendue finit quand même par tuer l'émotion, comme dirait l'autre. Un peu fastoche et plan-plan pour la faire courte...

Hope (So-won) (2013) de Lee Joon-Ik

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