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6 février 2009

Zombie et le Train fantôme (Zombie ja Kummitusjuna) (1991) de Mika Kaurismäki

ZombieLa Finlande, l'autre pays du chômage. Voilà une oeuvre signée du grand frère Kaurismäki qui sent la grande dépression. Contrairement au Mika qui sait toujours relever ses histoires d'une petite pointe humaniste ironique et humoristique, le grand frère fait preuve d'un évident pessimisme qui frôle la noirceur absolue. Zombie est réellement un mort-vivant qui hante cette pauvre société finlandaise où il n'est définitivement jamais à sa place. A peine débarqué de son cargo, notre Zombie (un genre de Jules-Edouard Moustic, jeune, punk gothique - à peu près, hein) est arrêté par les flics pour effectuer son armée. Il se planque derrière un arbre pendant les manoeuvres - on le comprend -, verse un demi bidon d'essence dans la soupe des officiers - c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, il est renvoyé à ses quartiers. Chez lui, c'est loin d'être la fête du slip - son père, sauvagement licencié, a fait une attaque cardiaque, olé... Il tente bien de s'insérer dans le monde du travail comme on dit : vitrier qui a le vertige, infirmier qui a peur des cadavres, ça fonctionne po mieux... Son truc à lui, à part l'alcool et une petite amie avec laquelle il a du mal à se fixer, c'est la basse. Mais comme le rappelle les musicos dans un bus, lors d'une tournée, c'est marrant, la plupart des bassistes sont morts de façon prématurée... C'est vraiment po la joie, il a comme un don pour foirer tout ce qu'il entreprend (énorme, sa chute du lit où il finit la tête à travers la vitre, un vrai Pierre Richard anorexique local) et s'enfonce de plus en plus dans sa zombie_and_the_ghost_train_xl_02__film_Bnon-vie. Ce n'est point un hasard s'il trouve refuge pour un temps dans la communauté turque comme si c'était la dernière en ces terres bien froides qui faisait preuve d'un minimum de compassion... Zombie ou les errances d'un jeune gars finlandais po jouasse; malgré les nombreuses petites parenthèses musicales (Matti Pellonpää, toujours aussi énorme que sa moustache, en bon pote qui veut encore y croire, livre quelques vrais morceaux de bravoure à la tête de son groupe Harry et les Enculeurs de Mule - traduction littérale), le film se termine sur une note un peu tristoune qui donne po vraiment envie de poser son barda en ce pays nordique... Pas si mal, la Chine, en fait.

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