LIVRE : Opération Sweet Tooth (Sweet Tooth) de Ian McEwan - 2012

Ian McEwan nous entraîne par la petite porte dans le fameux petit monde du MI5. On suit donc la carrière d'une certaine Serena Frome, étudiante moyenne en maths mais passionnée par la littérature, qui va, suite à une rencontre fortuite, avoir l'opportunité d'être embauchée dans le monde de l'espionnage anglais. Rien de vraiment glamour, puisqu'elle passe son temps à archiver des dossiers qui concernent le plus souvent les actions de l'IRA (l'histoire se déroule dans les années 70). Puis, on lui confie cette opération Sweet Tooth du titre qui consiste, en résumé, à aider financièrement et secrètement des écrivains, des universitaires dont les idées vont grosso modo dans le sens de celui prôné par le gouvernement. Première mission et pam, premier crash amoureux pour le jeune écrivain qu'elle est censée suivre... Ça sent les complications, professionnelles et personnelles, je ne vous explique même pas. Bon, au niveau du thriller brut, on ne peut pas dire qu'on en ait pour son argent. McEwan tente de nous la jouer fine en prenant le prétexte de l'univers de l'espionnage anglais pour mieux nous parler de littérature, pour parfois en faire (il nous narre les différentes nouvelles écrites par cet écrivain en herbe), voire pour tenter la mise en abyme littéraire - qui observe qui, qui influence qui, qui inspire qui, qui manipule qui... A cet petit jeu, Mc Ewan est assez malin, chaque nouvelle pouvant être perçue comme une mini mise en abyme des relations entre les deux personnages principaux ; le final, quant à lui, nous réserve une finaude petite pirouette "méta-littéraire". Bon, c'est un fil narratif qui se tient mais avouons que le livre tire un peu en longueur pour nous raconter une basique histoire d'amour qui n'a rien de spécialement originale ; les rebondissements liés au monde de l'espionnage, les petites finesses d'opérations menées en secret sont pour leur part maheureusement relativement limités. Au final, une sympathique romance teintée de réflexions sur la littérature (de la poésie aux romans d'espionnage en passant par l'évocation des écrivains anglais de ces dernières décennies) qui se joue du principe de l'espion espionné. 0,07 sur 2.