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Shangols
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2 mai 2024

Vermines de Sébastien Vaniček - 2023

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Journée "araignées" chapitre 2. Que ça fait du bien de voir un premier film ambitieux, qui impose d’entrée de jeu un style, un regard, une façon de faire, une marque. Ce Sébastien Vaniček arrive vraiment d'une contrée qu'on n'attendait plus sous nos latitudes, celle du film-catastrophe mêlée d'horreur, et apporte une preuve éclatante que le cinéma de genre se porte très bien en France. Le genre, il y est en plein : Vermines s'intéresse à un groupe enfermé dans un immeuble et sujet à une menace de plus en plus grandissante : l'un d'eux à laissé s'échapper une araignée venimeuse, et celle-ci n'est pas prête à se laisser écraser comme un vulgaire faucheux. Se multipliant façon lapin de garenne, elle donne naissance à des araignées de plus en plus nombreuses et grosses, qui se mettent à pulluler dans les cages d'escaliers ou celles, thoraciques, de leurs victimes humaines. Des bestioles parfaitement dégueu que devront affronter en particulier trois garçons et deux filles terrifiés.

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Le décor est une banlieue urbaine classique, avec accent, petits trafics et disputes qui partent au quart de tour. Ce contexte est utilisé, les jeunes acteurs, tous franchement bluffants, rivalisant de coups de gueule et de "ouech" vigoureux. Mais Vaniček n'exploite qu'à peine la symbolique trop facile de la vermine bouffée par la vermine. C'est à peine si on sent la charge anti-flics et l'ostracisation de la jeunesse de banlieue. Vermines n'est pas un film à thèse, n'est pas un film de Kassovitz, n'est pas un film réservé aux jeunes. Mais en lieu et place, on a droit à la mise en scène impressionnante de la terreur, qui confine plus souvent qu'à son tour à la virtuosité. L'utilisation du son, par exemple, est géniale : les araignées se déplacent avec une sorte de petit feulement très discret qui vous rentre dans l'oreille, et leur arrivée est soulignée par une musique anxiogène au possible (le violon et le film d'horreur, tout un poème). Dans des plans souvent longs, qui ne cherchent pas à vous faire prendre des vessies pour des lanternes et du montage cut pour du rythme, il multiplie les moments de bravoure avec un premier degré qui laisse bouche bée : la scène de traversée d'un couloir sous-éclairé rempli de toiles d'araignée, la séquence sadique et hitchcockienne de nettoyage de la tuyauterie par une employée, la longue scène de chaos final, sont autant de grands moments dans lesquels Vaniček nous immerge corps et bien. Les effets spéciaux au taquet (mis à part ce gros monstre final, qui ressemble plutôt à une grosse peluche), les jeunes comédiens crédibles à mort (ma préférence à Jérôme Niel, vraie gueule et diction très originale), le sens inné des situations, le goût pour les effets bien dégueu (le corps de cette vieille femme qui craque sous les attaques des araignées qu'elle renferme), tout ça force le respect : on avait pas été aussi tenu depuis bien longtemps. 

Sans titre

Par-dessus tout ça, le film dessine une solidarité entre habitants de l'immeuble, une sorte de communauté parallèle qui vit loin de la société, et parle habilement et positivement du monde de la banlieue. Le danger vient plus de l'extérieur que des petites disputes sans conséquences qui se déroulent à l'intérieur : la jolie séquence d'ouverture nous emmène au Moyen-Orient (clin d'oeil à L'Exorciste ?) et déclenchera la réelle menace, l'araignée, donc ; et l'autre ennemi sera les flics, qui préfèrent confiner les victimes des arachnées plutôt que tenter de les sauver. Alors certes, les dialogues ne sont pas tout droit sortis de Shakespeare, certes ça gueule beaucoup, certes Vaniček abuse un peu des morceaux de rap à tue-tête ; mais tout ça n'y fait rien : voilà un vrai grand film d'horreur français, on s'incline avec respect. (Gols 10/01/24)

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Oui, bon forcément, il fallait que je mette ma petite patte, histoire de calmer toute euphorie golienne devant la chose... Ce montage ultra-cut donnant des scènes où l'on perd tout repère dans l'espace, ces dialogues trop dans le genre (téma le cetru ! Wesh non, trop te pas !), cet effet de crécelle à chaque fois qu'une araignée gigote (toutes ces putains d'araignées du désert ont bouffé un morceau de ladite crécelle), ces types qui hurlent dès qu'un petit truc galope sur leur main (moi qui ai une vrai phobie des araignées, cela me faisait surtout marrer, diable ! - eh putain, crie moins fort, c'est juste un insecte), cette musique assommante... Pfiou, il fallait bien que je sois à moitié dans le coma pour pouvoir supporter la chose jusqu'au bout... Et pourtant, croyez-moi, je n'ai pas cessé d'essayer de piocher des petits trucs en creux (c'est toujours bien, les trucs en creux, dans les films d'horreur, cela permet de se dire qu'on perd pas complétement son temps) : plongée dans la bonne vieille époque du confinement où chacun, finalement, se méfiant même du voisin (alors qu'un certain élan solidaire semblait pouvoir régner au départ), finit par tenter de penser avant tout à sa petite survie cloisonnée..., évocation d'une véritable "jungle" des banlieues où l'araignée devant survivre dans des conditions encore plus dures que dans le désert (putain, une chanson de Jul, ta mère !) en arrive à se démultiplier et à grossir à vitesse grand V, dézingage en bonne et due forme des flics qui, bien que cherchant à jouer aux sauveurs, déciment la moitié des gens par leur attentisme et leur manque de courage, critique du petit personnel asiatique en charge de la propreté (mais incapable de bien nettoyer dans les coins, bombant à tout va comme des brutes du ménage)... On ne peut pas dire qu'il manque d'éventuelles pistes à explorer en sous-main... Malheureusement, aucune n'est vraiment creusée et on doit souvent se contenter de frémir plus que de réfléchir... C'est surtout là que la bât blesse : après des débuts prometteurs (où est cette putain d'araignée ? l'absence, toujours le meilleur moyen pour foutre les chocottes), on sort la grosse artillerie d'araignées virtuels et les effets spéciaux sont franchement méchamment too much (on se croirait sur un circuit de formule 1)... Même cette traversée du couloir m'a semblé longuette (tu dois juste courir en te penchant, frère, si tu veux t'en sortir, mais cesse de lambiner bordel). Bien tenté, moui, pas convaincu... En fait, c'est surtout les scolos qui me... (Shang 02/05/24)

 

Commentaires
M
Aaah les scolos.... <br /> J'en ai vu un sauter du mur blanc (bête visible) vers le couvre-lit très très fleuri (bête invisible)... <br /> Il est 1h du mat'. Je veux me coucher. <br /> Recherches interminables... <br /> On se résigne à l'idée qu'on va passer une nuit blanche debout. <br /> Soudain.....<br /> Argh. <br /> Animal repéré ! ! !<br /> Il est sur la table de nuit.<br /> Yesss. <br /> C'est lui. Plus immobile qu'un peigne à cheveux en plastique Hema.<br /> L'imbécile dort, fondu sur les ramages de la couverture de "L'Idiot" . Tome 1.<br /> Loué sois-tu, Fédor D. !<br /> J'ai atomisé l'infâme.<br /> Avec le tome 2.<br /> <br /> ( Rétrospecivement, La Métamorphose eût été une arme plus ironique. Mais le vieux Franz n'écrivait pas assez gras pour s'engager dans des tomaisons.<br /> <br /> ( J'espère que je n'ai pas déjà relaté ce haut fait d'armes ici...?)
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