Stoker (2013) de Park Chan-Wook
Park Chan-Wook m’avait laissé sur une mauvaise impression (le plus que limite Lady Vengeance) et, comme une bonne partie de son casting, quasiment pour mort en tant que spectateur éventuel de ses prochaines œuvres. J’ai cédé une première fois avec Thirst, une seconde avec Stoker, mea culpa. Ce Stoker est esthétiquement aussi lisse qu’une lame de couteau de cuisine, scénaristiquement aussi improbable qu’une buche farcie aux marrons ou qu’une dinde farcie de crème glacée. Passons d’abord brièvement sur les personnages : on a clairement l’impression que Park a fait son casting au musée de Madame Tussaud vu le teint méchamment cireux pour ne pas dire maladif de l’ensemble de ses acteurs ; certes, Nicole Kidman semble ne plus avoir la possibilité de faire le choix entre, disons, le haussement de sourcil ou le petit rictus de crainte de faire exploser, si les deux sont conjugués, son pauvre visage tendu comme une peau de tambour ; malheureusement le reste de la troupe n’est pas logé à meilleure enseigne et semble avoir pour simple et unique consigne de jeu de tirer une tronche de six pieds de long - avant de se retrouver pour l’essentiel six pieds sous terre. Pasque chez Park, on décime large. L’histoire est aussi couillonne qu’une dinde, justement : soit donc un oncle sorti pratiquement de nulle part (je ne suis pas très famille mais là c’est le pompon) qui fait son apparition le jour de la mort - apparemment accidentelle - de son frère (le type a été retrouvé carbonisé dans sa voiture… plutôt troublant pour un non-fumeur) ; le type a l’air dangereux, il l’est. Tout individu qui semble contredire ses plans finit soit dans le congélateur soit sous une grosse pierre du jardin. Cette tendance meurtrière aura forcément une sale influence sur sa nièce qui ne respirait guère, dès le départ, la joie de vivre… On regarde le truc d’un œil hagard, s’écartant sporadiquement de l’écran pour éviter d’éventuelles giclées de sang ou pour ne pas se faire contaminer par la vacuité du bazar… Chez Park, la famille, c’est fait pour être génocidé. C’est un concept. Qui le regarde, lui. M’y reprendra po…