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22 avril 2024

Une Aventure de Billy le Kid (1971) de Luc Moullet

Si vous avez envie de vous octroyer une petite balade délirante dans les Hautes-Alpes, je vous ai trouvé pour ce faire le meilleur guide qu'il soit : Jean-Pierre Léaud ; un Jean-Pierre encore dans sa prime jeunesse, fougueux, romantique, dingue comme un scalp... On sent bien que Moullet, désireux de trousser une sorte de série B à la française, ne se pose pas vraiment de question au niveau du scénario : il reste surtout concentré sur son cadrage de façon à placer ses deux personnages principaux un peu dingues au beau milieu de ce décor naturel transcendant... (les décors le sont, le film moins). Léaud is Billy the Kid : après avoir attaqué une carriole et dézingué une poignée d'individus, poursuivi par une meute de types mal habillés, il rencontre dans sa fuite une donzelle ensevelie (le décor se révélera plein de surprises, le film moins)... Il lui jette au départ à peine un coup d'œil, on devine déjà la suite... Mais, autant vous le dire promptement, cette "relation" s'avèrera beaucoup plus complexe qu'elle en a l'air (bon, je ne vais pas non plus vous dévoiler le seul twist de la chose...)...

Un type armé (aussi crédible que moi en MMA), une donzelle rotonde attachante, des poursuivants un peu lourdauds, des Indiens, et c'est parti pour une course-poursuite assez bon enfant !... Bon, il faut avant tout aimer les pitreries de Léaud pour sourire de temps en temps à la chose (heureusement, relativement courte) : que notre gars se retrouve perdu au fond d'un trou, coincé sous des pierres ou avec une corde à son cou, c'est à chaque fois des yeux au ciel, des ahanements de dingue (Léaud fait admirablement bien le scrogneugneu quand il est énervé), des petits poings serrés qui frappent le ciboulot... Comme Moullet a en plus une certaine tendance à accélérer quelque peu les images de son film (à moins qu'il s'agisse d'une décision de Jean Eustache himself préposé au montage - histoire d'en finir plus vite ?), on a souvent l'impression d'assister à une comédie muette ultra vintage avec, en prime, parfois, les petits cris du Jean-Pierre... Sur ce fil plus que mince, Moullet nous montre les trésors de ces paysages et va même, en bout de course, à bout d'imagination sans doute (!), nous livrer sa propre vision linguistique du monde indien - du doux délire... Un "western d'amour alpestre" tourné à la vitesse à laquelle Lucky Luke dégaine - pas aussi efficace mais rigolo parfois... Once again, pour fan averti de Léaud... et ceux qui aiment chez Moullet (s'il en existe) ces petites atmosphères légères sans grande prise de tête... Léaud the Kid...

Léaud the King

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