Terminator (The Terminator) (1984) de James Cameron
Rien de tel qu'un petit film d'art et essai pour conclure le week-end. Quoi ? Je vous ferai remarquer tout d'abord que Cameron est fêté actuellement à la cinémathèque, que mon camarade Gols, sûrement sous le coup à l'époque (and still) de l'ivresse des profondeurs, tient Abyss pour un chef-d’œuvre ou encore que Gilles Lellouche est en course pour la Palme d'or... Alors bon, ne me parlez plus de frontières dans le septième art... Et ce Terminator sinon ? On est dans la fine dentelle (détruire), dans le film à thèse (détruire), dans le rôle d'une vie (Schwarzenegger en robot, il fallait y penser : tu n'exprimes rien, tu marches comme un meuble, tu t'imposes même contre les murs - c'est génial). Si l'histoire semble au départ quelque peu alambiquée (un homme-machine (the Terminatur) est envoyé par des machines : un pur, un dur qui vient du futur pour détruire la mère d'un futur résistant contre lesdites machines), on sourit devant le simplissime fil conducteur : Sarah Connor, protégée par un résistant qui vient également du futur, doit échapper par tous les moyens au bourrinus terminatus armé jusqu'aux dents, sans foi, ni lois, ni foie. Une banale course-poursuite à la con, classique, basique...
On rit dès le départ de ces effets spéciaux vintage en ouverture, de ce meuble en cuir tout aussi vintage qu'était alors Schwarzi, de la coupe de cheveux de cette pauvre Sarah amoureuse sûrement en son temps du Playmobil tennisman Jimmy, de cette musique eighties électronique qui ferait passer Jean-Michel Jarre pour un esthète... On rit et puis peu à peu, malgré tout, on se prend au jeu de ce terminatus qui décanille du flic à la douzaine comme de vulgaires cloportes (ahahah, un type qui vient du futur... il rentre dans leur bureau en bagnole et les trucide les uns après les autres... Tous les flics sceptiques tombent dans la fosse...) : cette escapade nocturne pour échapper à la mort (Sarah et le résistant du futur faisant équipe seuls contre tous, faisant d'ailleurs rapidement plus qu'équipe...) devient un véritable jeu de massacre, une course contre la mort, contre un futur inéluctable : une femme peut, éventuellement, encore sauver la planète... Il lui faut juste survivre face à cette violence mi-homme mi-machine lancée contre elle... Ce truc indestructible (dont on est en partie responsables et qui prend en quelque sorte sa revanche : exterminer ces cons d'humains) nous fout les miquettes et son regard rouge-laser lancé à pleine vitesse sur sa moto ou au volant d'un semi nous fait plus que frémir... Bon, c'est bourrin en diable mais l'on sent chez Cameron ce terrible sens de l'efficacité et du jusqu'au boutisme - ça partait comme une petite partie de rigolade genre serial-killer sans imagination (toutes ces Sarah Connor qui morflent sans savoir pourquoi eheh), ça s'achève dans le feu et le sang - l'enfer du terminator. Aussi con que la mort et la violence extrème, un genre est né - le fin mot de Cameron. Collector.