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5 janvier 2013

LIVRE : Les Solidarités mystérieuses de Pascal Quignard - 2011

Quignard les solidarités mystérieusesPascal Quignard prouve qu'il a du vocabulaire avec ce très joli titre (de toute façon, Les Affinités électives, c'était déjà pris) et nous emmène sur les pas d'une héroïne qui, à défaut de pouvoir vivre sa passion amoureuse au grand jour, erre dans les Landes bretonnes. Bon, j'ai un peu l'impression d'avoir dit l'essentiel, après cette phrase d'ouverture d'une virtuosité indéniable (...). Oui, certes, j'ai rien contre la campagne (surtout que le Pascal n'est pas un manche quand il s'agit de se lancer dans une description aussi tortueuse et tranchante qu'une feuille d'ortie) ni contre l'errance (son héroïne est aussi attachante qu'une Bonnaire dans Sans Toit ni Loi - en moins urbaine serions-nous tenté de dire) et encore moins contre les atomes crochus (le titre est au pluriel, si vous faites bien attention, et il s'agit en effet de multiples relations particulières : l'amour impossible de cette femme avec son compagnon d'enfance marié (mince alors), les liens entre notre héroïne et son frère (ils sont orphelins, ça crée apparemment des liens) ou une vieille femme maternelle (ancienne prof de piano... Quignard aime beaucoup le piano, peut-être même plus que la viole de gambe), les accointances entre le dit frère et un prêtre gay (eh oui)) mais il est vrai que malgré la petite musique quignardesque et ces jolis petits paragraphes tout en allusion, on peine à vraiment décoller - ah les tourments du coeur... Oui, bon, on sait. Attention, j'ai lu cela entre deux escales (j'ai fait beaucoup d'escales pendant ces vacances...) avec une réelle avidité gaillarde et un réel ptit pincement nostalgico-sentimental - cela me paraît si loin la Bretagne... Mais avouons que ces insatisfactions permanentes sentent aussi un peu parfois le bon vieux roman classico-romantique à la française... Bref, sans doute moins troublant que Villa Amalia (même si l'on reste dans la même ornière tourmentée) mais un Quignard qui montre que l'on peut parfois battre la campagne comme l'on peut entendre battre son coeur - une formule définitive après laquelle je n'ajouterai rien.

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