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Shangols
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15 mai 2008

Histoire(s) du Cinéma : (4A) Le Contrôle de l'Univers (1998) de Jean-Luc Godard

histoire4a_02Après un épisode 3B un peu à part dans le flot ininterrompu des Histoire(s) du Cinéma, retour à l'exploration intérieure avec cet opus assez complexe. Godard s'y montre de plus en plus effacé dans son monde intérieur, et l'épisode frôle parfois l'abstraction totale, avec par exemple ce long plan de For ever Mozart pris dans une ouverture à l'iris vieille école, ou ce montage hallucinant et pourtant très lent sur toute la fin du film. On est un peu perdus, mais absolument pas déçus par cette partie très personnelle, qui tend à se débarrasser de tout fil narratif pour se laisser aller à un flux impressionniste de plus en plus puissant.

Bien sûr, vous me connaissez, c'est pour moi un des épisodes les plus précieux, étant donné que JLG y fait une sorte d'apologie d'Hitchcock (décidément LA plus fréquente référence de la série). Déclaration d'amour superbe au histoire4a_01maître, la partie centrale de Le Contrôle de l'Univers insiste sur le sens des détails d'Hitch. On a oublié l'essentiel des trames des grands Hitchcock, mais il reste des motifs, des formes immortelles : le trousseau de clés, la rangée de bouteilles, le verre de lait (on a les mêmes références, clair) sont pour JLG des motifs presque révolutionnaires, plus forts que la communication "de Hitler ou de César". Les vrais maîtres de l'univers sont des gens comme Hitch, "le seul poète maudit à avoir connu le succès". Il y a dans le texte de Godard, et dans son montage hitchcockien (des incontournables, mais aussi l'inattendu The Wrong Man) une évidence artistique qui fait mouche. Il évoque encore une fois "l'enfance de l'art", et c'est vrai que ça s'impose.

Le reste du film est plus abscons, un texte lyrique sur la puissance du cinéma sublimement interprété dans un souffle par Alain Cuny, et un éloge de l'artisanat (en tout cas de l'importance de l'acte plutôt que de la pensée), mais je suis passé un peu à côté, et je compte bien sur Shang pour nous fournir une analyse plus pointue sur ce sujet. Une belle phrase au passage : "Il est grand temps que la pensée redevienne ce qu'elle est en réalité : dangereuse pour le penseur, et transformatrice du réel." A suivre, à la trace.  (Gols 14/05/08)


h4a166Ouh là, guère mieux que toi mon gars sur ces passages très littéraires où il est question de création, de pensée, de lumières et d'ombres. Episode très sombre qui s'ouvre sur le visage de Camille Claudel qui fait écho à cette pensée : "La vraie condition de l'homme est de penser avec ses mains" : beau parallèle en effet, par la suite, à la force créatrice d'Hitchcok qui s'impose, "prenant le contrôle de l'univers", par son art cinématographique capable de rendre, un chignon, un verre de lait, un moulin à vent, une clé plus signifiants et plus marquants que toutes les histoires; sublime définition de l'art "ce de par quoi les formes deviennent style" qui s'applique parfaitement à l'univers du Hitch. Dans ce texte en introduction il est dit qu'il est temps de revenir à une "pensée transformatrice du réel" -dans un sens sûrement positiviste- qui semble s'opposer aux images violentes de l'holocauste, des images même parfois carrément pornographiques et monstrueuses, autres créations humaines plus douteuses... Le texte suivant qui débat longuement de l'ombre et la lumière semble mettre en balance cette puissance créatrice de l'homme autant capable d'intelligence, d'inspiration sensée, que de monstruosités. Mais l'épisode est ardu, donne presque plus à entendre qu'à voir et semble définitivement à l'image du côté sombre de la force du Godard. J'ai pour ma part l'édition... japonaise de ces Histoire(s) du cinéma, ultra complète dans son index, en bonus, qui revient précisément sur chaque image mais... en japonais. Tout ça pour dire que JLG, c'est parfois aussi complexe et déroutant... A suivre mais aussi à revoir à l'aune de la vieillesse et de la sagesse (et après des cours de japonais)...   (Shang  15/05/08)

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