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Shangols
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11 mai 2008

Histoire(s) du Cinéma : (2A) Seul le Cinéma (1997) de Jean-Luc Godard

h2a110Petite discussion entre amis, JLG ne cesse d'interrompre Serge Daney (l'interview selon Godard, une véritable marque de fabrique) autour de la "légitimité" de Godard, au tournant du siècle et donc du cinéma, pour se faire historien du cinéma... Chacun semble avoir un peu de mal à aller jusqu'au bout de sa pensée, comme si cette pensée était finalement sans fin, ce que semble résumer en quelque sorte la pensée godardienne, comme quoi "l'histoire du cinéma est plus grande que les autres parce qu'elle se projette"... Godard n'a de cesse, semble-t-il, que de projeter ses propres visions, comme des réminiscences ponctuelles de toutes ses histoires qu'il a vues, qui l'ont inspiré, qu'il a tenté de faire. Opus construit autour du cinéma comme art de la fuite, du voyage, mêlant extraits de La Nuit du Chasseur (sublime séquence que celle de ces deux enfants qui échappent à leur bourreau), musique, forcément, d'une fugue -de Bach- et histoire dans un drôle de pays imaginaire (le voyage de Baudelaire, encore et toujours) conté par une féerique Julie Delpy. Daney évoque le fait qu'il est de plus en plus difficile à notre époque pour un petit jeune de voir tous les films, dh2a125e se faire sa propre histoire de cinéma, et Godard de tempérer en disant que les films "d'avant" étaient différents alors qu'on assiste surtout aujourd'hui à des clones (Lelouch et Annaud font aujourd'hui les mêmes films, tout comme Godard (se cite lui-même, le bougre, avec un petit sourire) et Straub, en avouant une certaine parenté dans "la morosité" (je sens mon collègue acquiescer))... Petit voyage sur des eaux troubles cinéphiliques jusqu'à l'atteinte d'un autre port... A suivre donc...   (Shang - 11/05/08)


Un épisode placé sous histoire2a_01le double signe complémentaire de l'enfance (Apu, les gosses de La Nuit du Chasseur, les splasticks des débuts du cinéma, le visage juvénile de Julie Delpy) et de Baudelaire, et aussi le premier épisode de la série où JLG insuffle des parties de fictions. Ce ne sont d'ailleurs pas les plus réussies : Delpy a l'air un peu embarassé pour balancer son texte de Baudelaire au milieu d'une cuisine, et saute un pied d'alexandrin sur deux. Son interprétation est certes sensible, inventive, mais le brave Charles doit se retourner dans sa tombe.

Godard fouille donc sa part d'enfance, ses "prémisses à lui", dans sa confrontation avec Daney, admiratif et respectueux de sa pensée in-progress. Les interventions sybillines du Jean-Luc se heurte à la bienveillance de Serge, qui effectivement a bien du mal à terminer sa pensée. En substance, on retient que JLG histoire2a_02a eu de la chance de commencer à bosser au milieu du siècle, donc au milieu de l'Histoire du cinéma. Ce à quoi Godard rétorque que, non, le cinéphile d'aujourd'hui n'a pas plus de films à voir que lui en 1950, osant une comparaison avec la littérature : au bout du compte, il ne reste que quelques grands noms (Homère, Cervantes, Joyce, Faulkner, Flaubert...), de même qu'"il reste, quoi, 10 films" (extrêmiste, va). Plus éclectique, passant de l'ombre à la lumière, cet épisode 2A s'appuie sur une part de ténèbres (il s'ouvre avec Vertigo et Lugosi) mais enchaîne avec des jeux de mots franchement potache ("Mac c'est net"). Toujours aussi passionnant, avec en plus ce net changement de style esthétique : on glisse définitivement dans la vidéo, nouvelle arme godardienne des années 90. A suivre, toujours, toujours.   (Gols - 11/05/08)

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