Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
22 février 2008

Quarante Tueurs (Forty Guns) de Samuel Fuller - 1957

a3_20sam_20fuller_20forty_20guns_20dvd_20review_20

Un peu désolé de n'avoir pas accroché à ce film, qui a les défauts de ses qualités. C'est-à-dire qu'on devine le projet de Fuller, qu'il est passionnant... mais qu'il ne donne rien. Très ambitieux, Forty Guns décide d'éliminer tout le gras des westerns habituels, en pratiquant l'ellipse sur un rythme effréné. Le montage file à 200 à l'heure, et on passe par environ 16000 rebondissements en 1h16 chrono. Fuller ôte de son film toutes les transitions, traite par-dessus la jambe la psychologie de ses personnages, pour se concentrer presque exclusivement sur les climax visuels qu'il peut tirer de son histoire. C'est audacieux, mais ça donne aussi un résultat moyen : à force de précipiter les choses, de filmer dans l'urgence, le gars livre un film assez brumeux, trop plein de trous. On est finalement perdu dans cette construction précipitée. J'ai même pensé à un moment que le film avait été victime du remontage d'un producteur peu scrupuleux ; mais visiblement non, c'est bien un choix.

a6_20sam_20fuller_20forty_20guns_20dvd_20review_20

Pourtant, le montage à l'intérieur des scènes est souvent très beau, comme cette longue séquence de duel (qui se termine d'ailleurs sur un bête coup de poing sans enjeu) où le héros s'approche à pas lents vers son ennemi : gros plans sur ses pas, sur son regard, sur son visage fermé, qui alternent avec un plan américain sur le méchant qui perd de plus en plus ses moyens. Les jeux de regards sont nombreux, les inventions aussi (travellings le long d'une table occupée par les fameux 40 tueurs, scène nerveuse de tempête de sable, et une scène d'ouverture magnifique sur des chevaux en pleine course. Tout cela est très joli ; mais c'est la construction d'ensemble qui dérange.

a5_20sam_20fuller_20forty_20guns_20dvd_20review_20

Reste le courage qu'a Fuller de déjouer chacune des attentes du public, pour proposer toujours une option à laquelle on ne pensait pas. A commencer par le titre, Forty Guns, qui laisse augurer de scènes de fusillades dantesques : les 40 gugusses ne sont là que pour le decorum, ils ne sortiront presque jamais leurs flingues, et ne servent qu'à mettre en valeur la puissance de Barbara Stanwyck. La scène finale (je la dévoile pas, je suis pas chien) est elle aussi très surprenante, brutale et aride. Mais l'ensemble est trop rapide, pas assez développé et assez confus.

Go to the Mid-West

Commentaires
Derniers commentaires