Nuit de Terreur (The Night holds Terror) (1955) d'Andrew L. Stone
Cette histoire, nous annonce-t-on d’une voix censée foutre les boules en préambule, pourrait arriver à tout le monde : il suffit de prendre malencontreusement un saloupiot d’auto-stoppeur pour qu’on se retrouve avec trois racailles, le soir même, dans son home sweet home avec bobonne et les gosses. Bon déjà perso, j’ai po le permis, donc je vois pas comment… bref. Quel pourrait être donc l’intérêt de ce petit noir de derrière les fagots ? Outre la présence de John Cassavetes en chef du trio des méchants (accompagné d’un ersatz d’Elvis Presley tout couillon et d’un body-buildé dont tous les neurones sont dans les pectoraux) franchement, y’a po lourd… Au niveau de la « terreur », pas grand-chose à signaler : Mr Muscle se permet une danse avec Madame, tente le bisou et se prend un pain – sans conséquence, si ce n’est que l’intrépide mari, qui a trop vu de films de vampires dans sa jeunesse, tente de zigouiller le méchant homme au physique de canapé en cuir avec un grand ciseau ! Malheureusement, il échoue, c’est dommage parce qu’on aurait pu au moins assister à une bonne scène gore… Tant pis.
La nuit rapidement passée, nos trois hommes récupèrent juste un ptit paquet de pognon à la banque de notre typical brave américain puis, pour en tirer le maximum, décident de le kidnapper et de demander une rançon à son riche pater… C’est toujours chiant les kidnappings (à noter tout de même la magnifique baraque surplombant la ville dans laquelle nos trois bandits et notre kidnappé finissent par trouver refuge… Comme on s’emmerde un brin, il n’y a pas de mal à s’intéresser à l’architecture) et donc le réalisateur décide de nous expliquer par le menu tous les services de police par lesquels doit passer un message d’urgence avant qu’il ne soit dispatché aux bagnoles des flics (passionnant ronnnnn….) puis tous les services des télécoms auxquels il faut s’adresser pour parvenir à retracer un appel (re-passionnant pichhhhhh) – à noter que ce bougre de Cassavetes n’a dû jamais voir un film policier de sa vie car il reste au téléphone pendant deux heures pour donner ses instructions… Pas de terreur, pas de suspense, de longs tunnels didactiques bouche-trous, mouais pas un must ce noir par trop coupé avec de l’eau chaude. Qu’Andrew Stone me jette la première pierre…