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9 novembre 2024

Riddle of Fire (2024) de Weston Razooli

Rien de mieux qu'un film Kodak 16mm pour redonner à une image un peu de vie et de souffle vintage ! Razooli, par ce biais, nous replonge dans le film d'enfants, de bande d'enfants, (d'enfance ?) et il le fait avec un certain brio, une véritable vivacité... Si le prétexte de départ à toutes ces aventures est un peu tarte (trois gamins n'ont plus le mot de passe de la télé pour jouer aux jeux vidéo : leur mère, malade, leur annonce qu'elle leur donnera en échange d'une tarte aux myrtilles ; voici donc nos bambins à la recherche de tous les ingrédients pour ladite "pie", dont un fameux œuf moucheté...), il s'en suivra d'improbables périples assez goûtus, périples durant lesquelles nos trois gaziers devront faire preuve d'un solide sens de la solidarité et de prises d'initiative pertinentes... Sur leur mini moto de compète (tout évolue) et armés de guns chargés en balles de peinture, ils vont notamment devoir traquer une bande d'écolo un rien défenestrée pour récupérer le fameux œuf-graal ; des petits larcins en cascades, de la biture, du suspense, du braquage, de la danse, ils vont devoir se mettre en trois (puis en quatre) pour parvenir à leurs fins...

Razooli filme à hauteur d'enfants et l'on est très vite embarqué dans cette folle escapade d'un jour : des dialogues roublards, de l'intrépidité - notamment chez la gamine qui s'impose vite cheffe de bande -, un grain de folie douce, on est vite séduits par ce trio fonceur même si, parfois, la direction est un peu lâche (pour jouer un gamin bourré, il faut une certaine expérience quand même... mais bon...) ; si nos gamins sont souvent un peu border-line (voler, c'est jouer, n'est-il ?), que dire de ces adultes généralement peu reluisants : une gourou totalement azimutée aussi écolo que je suis végétarien, des aides de camp plus barjots les uns que les autres, des patrons de boite sans parole, on tremble plus souvent qu'à notre tour pour ces bambins qui s'enfoncent de plus en plus dans la nuit et dans les dangers... Le film Kodak fait merveille pour rendre toutes les couleurs éclatantes de ces paysages de l'Utah et pour donner aux scènes nocturnes ce grain aussi somptueux qu'inquiétant. Bref, on ne s'ennuie pas une minute devant cette œuvre aussi trépidante que fun. Enfin un bon (premier) film de gamins - revendez votre VHS des Goonies (je dis ça).   (Shang - 21/10/24)

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Absolument craquante, oui, cette odyssée sur 2 kilomètres-carrés qui transforme un territoire entier en une aventure trépidante, pleine de dangers et de surprises pour ces trois mômes frondeurs. Il en faut peu pour changer un tout petit film mignon en beau moment de style : Razooli y parvient en donnant à son film un aspect médiéval, récit de chevalerie, avec poèmes en iambes classiques et musique de luths, avec princesse à sauver, dragons monstrueux, ogres velus et tournois plein de bravoure. Dès le départ (le braquage d'une console de jeu génialement racontée), on est surpris par ce mélange des genres, par cette façon de moderniser le récit de quête moyenâgeux avec des motifs purement pop et modernes : pistolets de paint-ball, motos, saloons crasseux, boites de nuit louches... Comme de bien entendu, l'essentiel se concentre sur ce petit bout de forêt, où agit troublement un groupe d'activistes dont on ignore les activités exactes, il faut bien un tel décor dans n'importe quel récit de chevalerie ; et la magie viendra se mêler à l'aventure de notre petit Club des Cinq à trois,  sous la forme d'une petite fille à la robe blanche, il fallait bien une mie pour rendre la récompense encore plus belle.

Le pire, c'est que derrière ces pendables péripéties qui n'ont l'air de rien se cache un monde réellement plein de dangers : les rapports entre cette secte et la "Famille Manson" sont évidents, la mafia croisée dans la boîte de nuit est bien réelle, et l'abandon des parents est un fait (la mère se réveille après trois jours de rhume, sans s'être rendue compte que ses gosses frôlaient la mort). Même si le film ne s'attarde pas sur le contexte social, ne cherche pas autre chose que l'amusement et l'anecdote (ce en quoi on pourra lui reprocher d'être un peu superficiel), il n'occulte pas pour autant l'aspect noir du conte. Bon, tout ça est charmant, est filmé dans un habillage vintage absolument charmant, et malgré toutes les réserves que je partage avec mon confrère (c'est pas toujours joué nickel, c'est trop long, ça ne pisse pas très loin), j'ai passé un doux moment de régression enfantine devant cette petite chose très joliment troussée.  (Gols - 09/11/24)

 

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