No other Land (2024) de Yuval Abraham, Basel Adra & Hamdan Ballal
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Ah ils ont la pêche les Palestiniens de Masafer Yatta, ce territoire au sud de la Cisjordanie qu'envahit jour après jour l'armée israélienne (décrétant qu'il s'agit, officiellement, d'un territoire d'entraînement pour l'armée...). Tentant tant bien que mal de vivre dans ce paysage digne du plateau du Larzac où les cailloux sont rois, trouvant refuge si besoin dans des caves creusées dans le sol, les habitants doivent subir semaine après semaine la venue de ce fameux Ilan et de ses sbires de l'armée qui mettent un point d'honneur à détruire une ou deux maisons à grands coups de bulldozer à chaque fois. Yuval (d'origine juive) et Basel (autochtone) filment depuis des années ces exactions et tentent via internet ou la télé de rendre compte de cette situation proprement intenable : des témoignages en images qui trouvent parfois un écho dans les journaux télévisés mais semblent aussi parfois, au grand désespoir d'un Basel de plus en plus dépité, provoquer au final aucune véritable réaction politique à l'international (il y aura bien une fois la venue de Tony Blair, permettant de sécuriser le bâtiment de l'école pour un temps... juste un temps puisque même cette école finira par être perfidement détruite quelques années plus tard).
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Deux activistes, main dans la main, pour un combat qui paraît malheureusement de plus en plus vain : outre les militaires qui n'hésitent pas au besoin à tirer sur des habitants non armés qui "résistent" (ainsi l'un d'eux, en voulant récupérer un simple générateur confisqué par l'armée israélienne, se prendra une balle le paralysant à vie), les colons israéliens armés (que l'armée israélienne laisse faire) osent de plus en plus entrer sur ce territoire pour menacer les habitants (et en descendre un à la volée). Les images, brutes, sont saisissantes et tranchent avec le ton badin et amical (mais aussi parfois un peu sur les nerfs, tout de même) qu'emploient le plus souvent les deux amis filmant... mais quelque peu impuissants. Basel, surtout, lassé par les arrestations subies par son père, a plus d'une fois envie de tout laisser tomber... Les dernières images, qui datent de 2023, tout aussi brutales, nous laissent plus sur un sentiment de violence crue, de spirale sans fin, que d'optimisme - comme si finalement de toute façon ces images d'une brutalité quotidienne ne choquaient plus personne... On regarde la chose avec le plus d'objectivité possible, regardant avec un certain désarroi, nos deux bras déjà par terre, ce peuple impuissant poussé inexorablement hors de chez eux (installés ici pour certains depuis plus d'un siècle). Où va le monde, ne peut-on, devant ce mur de violence gratuite, que se lamenter. Des images, des témoins... pour qui encore, pour rien ?
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