Les Soucoupes volantes attaquent (Earth vs. the Flying Saucers) de Fred F. Sears - 1956
Alors que Shang se retape 2001 de Kubrick, il me fallait être à la hauteur au niveau avancées technologiques et rencontres extraterrestres. Me voici donc face à ce film de science-fiction à l’ancienne, qui contient comme il convient son lot d'aliens, de jeunes premières hurlantes, de professeurs en blouse blanche et de rayons laser gama-8 à portée acoustique nucléaire. On a un peu tendance à préférer Kubrick, mais Sears nous offre un petit nanar bien de son temps, au cours duquel on passe le notre de façon très agréable. Dans ces années 50, pas de doute ; tout ce qui venait de l'extérieur des States était considéré comme dangereux. La panique s'installe donc à l'heure où d'effrayantes soucoupes volantes sont aperçues un peu partout dans le pays. Qui sont ces visiteurs venus nous rencontrer beyond the space ? Mmmmm, on sait pas mais envoyez-leur des missiles dans la gueule au cas où... Les aliens tentent de communiquer avec le Dr Marvin, un éminent scientifique (Hugh Marlowe, tout en mâchoires) pour organiser une rencontre du troisième type, mais trop tard : les humains décanillent un extraterrestre à la sortie de sa soucoupe, la guerre est déclarée.
Tim Burton s'était sûrement inspiré de ce film-là pour fustiger le caractère va-t-en-guerre de ses contemporains dans Mars Attacks. Sears, lui, n'y voit aucune ironie, et est convaincu de son bon droit : quiconque n'est pas américain menace l'Amérique. Avec ses héros plus blancs que blancs, ses militaires valeureux et son patriotisme revendiqué, le bougre nous sert un film d'aventures au premier degré, aussi crétin que rigolo. Les moyens étant ce qu'ils étaient dans le milieu de la série B de l'époque, il se débrouille plutôt pas mal avec ses costumes en bouée et ses effets spéciaux en petites maquettes. La dernière partie, notamment, voit la guerre battre son plain entre gentils humains et néfastes aliens, et vaut son pesant d'action, avec ces soucoupes qui viennent s'écraser sur le Parthénon ou tournoyer autour de la Tour Eiffel. Malgré la candeur de la chose, il est peut-être permis de voir là-dedans une variation sur le péril soviétique menaçant, mais en tout cas c'est avant tout un éloge du génie militaire, scientifique et industriel de l'Amérique : en quelques jours, le Dr Marvin vous pond une machine de guerre redoutable, capable de ramener illico la paix sur Terre. On oublie le film sitôt sa vision effectuée, mais on aura passé un sympathique moment à l'ancienne à contempler de l'extra-terrestre se faire hacher menu. Cosmique.