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23 décembre 2021

Les Amours d'Anaïs (2021) de Charline Bourgeois-Tacquet

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Un peu de fraîcheur sur le cinéma français, on est toujours preneur surtout lorsque c'est la pimpante Anaïs Demoustier (25 ans depuis une vingtaine d'années maintenant) qui incarne le rôle principal. Oui, bon, c'est vrai, qu'au niveau de la trame, on reste dans du cinéma français relativement classique (un vague trio amoureux) même si ici le female gaze et l'air du temps faisant, tout finit par se concentrer par une histoire d'amour entre femmes (on imagine mal, par exemple, chez un Truffaut, voir Fanny Ardant rouler une pelle à Deneuve - qu'on le veuille ou non). Une jeune femme donc, en couple, puis plus (dormir avec quelqu'un au quotidien, c'est lourd) se rapproche d'un homme mur (l'incontournable Denis Podalydès, éternel dindon de la farce au final) avant de se rapprocher de sa femme, écrivaine (Valeria Bruni Tedeschi, toute en rondeurs confortables). C'est pétillant, c'est amusant, c'est sensuelisant, bref, cela reste encore et toujours de l'amour avec un petit a puis avec un grand A, du cinoche à la française quoi ; on pourrait avoir tendance à trouver cela un peu rance, usé jusqu'à la corde eh bien point tant la gâte Charline soutenue par une Demoustier au top de sa forme, plus naturelle qu'une aquarelle (la fameuse variation du nature peinture) insuffle à son œuvre du mouvement, une pointe d'intelligence et d'humour. Dès le départ, on est pris par la course folle de cette Anaïs (un bouquet de fleurs à la main) qui semble constamment courir après son destin, ses rendez-vous, ses envies... Jeune femme un peu catastrophe, gentiment irresponsable (pas de souci d'argent, un logement en loc loué aux premiers touristes coréens venus, un travail balancé à l'eau à la première pulsion amoureuse - et j'en passe) nous amuse tout du long, par son débit, par ses réflexions littéraires (une héroïne qui traverse un film un livre à la main cela faisait bien longtemps qu'on avait pas vu cela à l'écran - peut-être chez Dupontel ? ah oui, non, c'était une pelle ou une truelle), par ses coups de cœur, sa curiosité, son audace, son optimisme franc... Pas de dépression ici, de crises de larmes, de lamentation (oui, on rompt quand même un peu avec une certaine tradition de films mâles...), juste un petit côté jusqu'au-boutiste et insouciant qui fait du bien à l'échine. Si le montage et les dialogues (on aurait d'ailleurs pas été contre une couche supplémentaire de références livresques) sont réussis, l'Anaïs sur lequel tout le film repose trouve enfin un rôle digne d'elle et de son potentiel comique allié à une aisance verbale remarquable. On sent bien que son personnage pousse le bouchon toujours un peu plus loin, qu'elle mériterait franchement de revenir deux secondes sur terre, d'ouvrir les yeux mais sa capacité à toujours aller de l'avant, de foncer, de suivre son instinct, d'improviser des réparties à la con font tout le bonheur de ce petit film qui nous sauve des œuvres franco-françaises puissamment chiantes. Une première œuvre aussi agréable qu'une roulade dans les maïs - t'en souviens-tu mon ?

vlcsnap-2021-12-23-11h31m10s131

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