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Shangols
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12 novembre 2021

Mourir peut attendre (No Time to Die) (2021) de Cary Joji Fukunaga

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La présence d'un nouveau cinoche à Mayotte nous permet de nous taper dorénavant des blockbusters - à défaut de petits films d'art et essai qui sont encore rarissismes... Nous voilà donc devant un nouveau film en couleurs avec du gros son : ça change à défaut d'être bon... Bond, James Bond, une énième aventure ultime pour notre héros qui change de visage avec les décennies. Craig, on l'aima bien dans sa toute première mouture, à la fois beaucoup plus dynamique que ses prédécesseurs et avec cette petite pointe d'humour caustique. Force est de constater que le bougre s'est un peu tassé, continuant encore de dézinguer à tout va mais peinant franchement à verser dans le comique... Le pauvre, on le comprend, il est aigri : la femme (incontournable Léa Seydoux, une donzelle avec du plomb, également pour une fois dans la tête...) qu'il aime (finies les amourettes entre deux placards et deux missions, il est rangé, Craig - #metoo7) semble l'avoir trahi et notre homme en a plus rien à foutre de la life ; il fait du bateau en solo et se fait oublier... Jusqu'à ce que le devoir le rappelle et qu'il se mette une nouvelle fois en tête de sauver la planète - mais va pas falloir lui chercher des noises. La der des ders ? C'est tout le suspense de la chose et je vous vois pâlir...

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Après une longue intro comme toujours chiadée (une séquence d'ouverture en mode thriller horrifique avec un homme à masque digne d'une oeuvre de King et un lac gelé digne d'un film de Cronenberg ; suivie pour la peine d'une séquence d'action qui dépote sa mère (superbe petit village italien, lieu de cascades mémorable pour James en moto ou James en Aston Martin (la caisse qu'on lui préfère)) et d'un générique où Billie Eilish fait semblant de se péter la voix), nous voilà reparti dans un monde où les méchants se pressent pour détruire l'humanité. Un premier méchant a les traits de Christopher Waltz qui joue une partition hopkinsienne : je souris mais si tu t'approches, gare au loup - ou pas ; un second a ceux de Rami Malek et fout encore plus les boules - le type fait penser à une sale carpe de vase avec des pensées mortifères. James devra faire preuve de prudence dans ce monde où une sombre affaire de sang contaminé (on comprend jamais rien à ces armes biologiques à la con) risque de décimer l'humanité. Bien. Je ne dirai pas qu'on s'ennuie franchement au cours de ces 2h45 (on s'est tapé Dune avant, on a l'entraînement) mais on eut rêvé d'un peu plus d'action... Bond, romantique blessé qui ne voudrait plus penser à Léa mais la voilà encore sur sa route, gasp, tente de démêler les fils de ce complot où le gouvernement britannique n'est pas exempt de tout reproche... Il s'y colle avec sérieux, décimant les ennemis les uns après les autres comme dans un jeu vidéo. Pour une scène dans une forêt embrumée aussi jolie qu'inquiétante, on doit se taper des tonnes de scènes de discussion un peu redondantes - comme si Fukunaga voulait donner plus de profondeur à la franchise, en pure perte. On attend patiemment le final qui prend malheureusement des airs de déjà vu (une île, des missiles, badaboum - quant à la petite nenfant, un peu trop facile) avec certes une ultime décision qui laisse sur les rotules. Craig craque ? quasi. Bref, un 007 musclé, avec une ou deux scènes qui envoient mais qui manque malheureusement beaucoup d'english spirit et de sense of humour  - de l'action, de la romance contrariée, c'est un peu attendu, non ? 005/10.   (Shang - 12/10/21)

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Bah tout est dit par le Shang, même si, peut-être moins habitué que lui aux james-bonderies, je ne me suis quant à moi pas ennuyé devant la chose. Bien conscient qu'on est là dans la franchise hyper-calibrée, le commerce à tout prix et le cinéma transformé en marché, j'ai quand même admiré le savoir-faire de Fukunaga : non seulement il sait varier les actions, passant d'une traditionnelle course-poursuite en voiture à une séquence presque film d'horreur, d'une démonstration de karaté sexy (cette espionne au QI de 12 mais aux planchettes japonaises redoutables et aux robes aux décolletés évocateurs a occupé mes rêves turpides la nuit suivante) à un compte-à-rebours machiavélique, mais surtout il sait les filmer : pas le souvenir d'avoir vu un James Bond récent filmé dans des plans aussi longs, le bougre allant même au quasi-plan séquence lors de la montée dans le bunker. Du coup, ô plaisir; on a tout loisir d'admirer la compétence des cascadeurs, qui, que ce soit pour se mettre sur la gueule à mains nues ou pour faire moult pirouettes en moto, ne sont tout de même pas manchots.  Oui, Shang a raison, l'humour est rare, et ce Bond sexagénaire s'est plus que rangé des voitures : en couple et fidèle, père de famille (!), consommant l'alcool avec modération, évitant toute blague machiste, il est plus clean que ses costumes repassés, et c'est bien dommage : redonnez-nous le brin d'impureté de ses prédécesseurs, qui s’envoyaient en l'air avec tout le casting féminin en ingurgitant 6 litres de martini.

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Là, Craig fait le boulot, se tape certes une comédienne qui pourrait être sa petite fille sans sourciller (et sans faire sourciller le public), mais ses mimiques agacées s'usent vite : il n'est pas rigolo. Bon, mais il faut dire qu'il a autre chose à faire, occupé qu'il est à sauver le monde d'on ne sait quel danger (et on s'en tape). A ce propos, le méchant manque un poil d'envergure lui aussi, et ce n'est pas en sortant sa panoplie ésotérique (jardins japonais et cape de Jedi) que Rami Malek nous fait frémir. Tout ça est filmé devant 3000 écrans verts, ce qui nuance un peu le risque pris aux cascades, mais les créateurs ont le sens de la belle carte postale et créent des villes mythiques fantasmées trônant dans de splendides lumières, ce qui a au moins le mérite de caresser l’œil : cette ville italienne donne envie d'y habiter, ces beaux paysages norvégiens de faire du patin sur leurs lacs gelés, ces forêts brumeuses d'y chercher des champignons, c'est impeccable de confort bourgeois. En tout cas, tout est pensé pour votre plaisir, et même si on sent bien que tout est toc et irréel, on ne boude pas icelui, on rigole souvent devant les grosses mandales que notre James prend dans la tronche, on admire les gambettes de ces dames et on fait semblant d'avoir peur pour notre immortel espion. (Immortel ? peut-être. On peut tiquer sur le côté "après nous le déluge" de l'équipe, qui ne laisse pas tout à fait le mythe dans l'état où ils l'ont trouvé en entrant. Et ça c'est pas sympa pour les suivants.)    (Gols - 12/11/21)

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