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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
18 juin 2021

Nomadland (2020) de Chloé Zhao

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Récompensée par un lion d'or à Venise, la talentueuse Chloé Zhao (Songs my Brothers taught me, The Rider) suit cette fois les pas d'une Frances McDormand démaquillée comme jamais dans ce road-movie "dans l'Amérique d'aujourd'hui" : Frances a perdu son mari, a perdu son taff (une fameuse usine de plâtre qui la tenait scotchée dans un bled (Empire, plus paradoxal tu meurs) vient de fermer définitivement ses portes) et prend la route dans son camion aménagé... Une ptite pause chez le géant Amazon pour empaqueter des trucs et se faire un peu d'argent de poche et c'est parti pour le grand nulle part : des petits boulots, des rencontres diablement humaines, des avaries, des rencontres, des retours obligés sous un toit et puis encore et toujours cette tentation d'échappées belles, d'ailleurs, bordel...

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C'est une œuvre sur une certaine Amérique délaissée (comment continuer à vivre quand on a atteint un certain âge, des difficultés à trouver un taff et droit à une retraite misérable ?) mais surtout le portrait d'une personne libre, qui prend son vol un peu tardivement (plus d'attache donc) mais qui continue à vouloir s'accrocher à cette terre (cette obsession tout au long du film pour les pierres, les cailloux, les rocs...) et à voler quelques moments précieux, en solitaire ou auprès d'êtres dont l'expérience de la vie se lit dans chaque ride. C'est une œuvre linéaire, simple, ponctuée de douces rencontres (la vieille pomme qui persuade Frances de venir dans ce "camp perdu de vieux solidaires" ou qui bosse avec elle ; cette femme atteint de cancer qui entreprend un dernier voyage vers l'Alaska ; ce barbu un peu collant toujours prêt à vouloir aider notre héroïne...), de paysages breathtaking, et de moments de solitude glaciaux ou apaisants. Frances n'a rien à devoir à quiconque, se prend un peu les pieds dans le tapis quand elle visite (sous leur toit bourgeois) sa soeur (un emprunt à faire) ou ce barbu (un test qui tourne court) qui s'est rapproché de son fils), continuant coûte que coûte de faire le deuil d'un passé révolu en bouffant de la poussière ou en respirant le grand air. Le film de Zhao, joliment mis en images (ces petits mouvements de caméra latéraux que je trouve très classieux) et en musique (quelques notes de piano qui ont leur poids), permet à McDormand de trouver un rôle à sa juste démesure (elle pourrait jouer une boule de pétanque qu'elle le ferait avec brio) ; certes quelques situations peuvent paraître un peu convenues (la vie bourgeoise de la sœur ou de la famille du barbu : on ne s'attarde finalement guère sur les motivations de chacun à vivre sa vie), quelques personnages, qui œuvrent pour eux-mêmes ou pour les autres, un peu prévisibles (depuis mon cancer, je profite de chaque instant et des beautés extraordinaires de la nature... ; depuis la mort de mon fils, je cherche à aider les personnes dans le besoin...), ou encore quelques antithèses un peu brusques (la vie nomade et la petite entreprise fourmillante d'Amazon...) mais l'ensemble demeure réalisé avec un certain tact et un véritable soin dans le traitement de ces divers personnages laissés sur le bas côté de la route. Un film gentiment sensible porté par une actrice absolument parfaite, sans doute un poil convenu par endroit, certes, mais avec un petit message "freedom, peace and love" des plus louables. L'Amérique, ses espaces infinis et ses derniers pionniers. Non, bien bien.   (Shang - 06/01/21)

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C'est bien simple : je n'aime pas du tout. Après le 113ème coucher de soleil, après le 12ème travelling latéral, après le millionième salut de McDormand à un personnage hors-champ, après le 700ème note de piano guimauve, c'est-à-dire après 10 minutes de film, j'ai commencé à piquer méchamment du nez, pas du tout distrait d'ailleurs par ce non-scénario un peu bêbête. Qu'ont donc Zhao et son actrice à raconter ? Rien, sauf que le travail c'est dur mais qu'il faut bien en trouver un, que l'Amérique est belle et que les gens en camping-car sont sympas. C'est un peu juste, et la mise en scène hyper-appliquée dans la convention de la réalisatrice enfonce encore un peu plus la chose : oh lala que c'est beau ces montagnes lointaines et ces grandes plaines, et comme elle sait trop bien les cadrer pour en exalter la lente majesté, genre. Le fait est qu'on s'en cogne complètement, et qu'on aurait préféré un discours un peu moins lisse, une approche un peu moins esthétique, et peut-être un peu moins de chauvinisme bas du front ; on aurait préféré que Zhao s'empare véritablement du sujet et ne se contente pas de ces chromos de carte postale usés jusqu'à la corde ; on aurait aimé que McDormand, qui commence franchement à fatiguer avec son premier degré et ses petites mines, change un peu de braquet et se mette en danger ; on aurait préféré que ce pianiste infernal sorte des clichés de ce genre d'exercice ; on aimerait pour finir que cette cinéaste, dont j'entends dire beaucoup de bien depuis un moment, ait un autre imaginaire que cet œcuménisme à la Gilet Jaune qui déborde de mièvrerie. Mise en scène : 2 ; scénario : 0.   (Gols - 18/06/21)

nomadland-film-couv

Commentaires
A
d'accord avec Gols<br /> <br /> the rider était déjà totalement surfait<br /> <br /> du cinéma télérama
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L
où puis-je regarder Nomadland (film)
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