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30 avril 2019

Le Soleil et la Rose (Taiyô to bara) (1956) de Keisuke Kinoshita

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Kinoshita peut également se révéler totalement en phase avec son époque avec ce film "à la new wave" avant la lettre qui conte les malheurs d'un zazou bien de son temps. Musique jazzy pour accompagner cette petite frappe ou plutôt ce petit branleur de Kiyoshi avec ces deux camarades au diapason. Détrousser les bonnes gens sur la plage, jouer du coup de poing, faire les marioles et les grandes gueules dans les bars, voilà grosso modo tout l'univers de ce gang de merdeux. La mère de Kiyoshi se plie en quatre pour espérer sauver ce sauvageon et, grâce à ses employeurs, trouve un taff à son fiston dans une entreprise... Il a l'air à peu près de s'y tenir mais la menace va venir cette fois-ci du propre fils (un dénommé Masahiro) de son employeur... Un zazou friqué qui veut amener Kiyoshi dans ses aventures : parce qu'il a "une bonne tête", pour l'humilier ? Le fait est que cela lui fait un bon faire-valoir qu'il peut sortir en société tout en ayant la main mise sur lui... Kiyoshi, disons-le, est complétement perdu, pensant avoir son petit destin en main mais se faisant reprendre et houspiller par tout un chacun... Les propres parents de Masahiro (Kuniko Miyake, la mère, toujours aussi classieuse), la sœur d'icelui (Yoshiko Kuga et ses charmants petits grains de beauté - on est en terrain nippon connu) tente de lui mettre un peu de plombs dans la tête, mais ce gamin (dont le père est mort en sauvant son fils d'une chute de train) semble bien parti sur de mauvais rails...

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Des trains, des petits, des rapides, ne cessent de traverser l'image dès que Kiyoshi est dans la panade : un rappel du sacrifice de son père (dont il se fout) ou l'annonce du destin tragique de ce gamin qui risque d'aller droit dans le mur ? Kiyoshi, comme le dit sagement le père de Masahiro, fait partie de cette génération de jeunes gens que tout tente et que rien ne sauve : sortir, dragouiller, faire le kakou, dépenser de l'argent facile tiré ça ou là, c'est tout ce qu'ils semblent bons à faire ; Kiyoshi rencontre son reflet de l'autre côté de la barrière sociale en la personne de Masahiro et cela l'écœure encore plus : que lui bousille sa vie parce qu'il est pauvre, c'est un fait, mais que l'autre ne respecte rien alors qu'il est né la cuillère dans la bouche c'est se foutre de toute théorie macroniste - et cela l'insupporte. Si ses potes se sont fait tatouer une chauve-souris sur le bras (le gang des bats), Kiyoshi (un clin d'œil à sa mère...) opte pour une rose : sa mère qu'il a dans la peau, qu'il le veuille ou non, peut-elle le sauver ou n'est-ce qu'une stupide insigne provocatrice tout en surface...? Toujours est-il qu'au contact des Suns (la tribu de Masahiro), il risque plus de s'y brûler que de s'y faire une place : petit mecton sans le sou, il aura plus l’occasion de se faire utiliser que de se faire respecter ; et forcément, avec sa petite fierté de « Kiyoshi l'embrouille », cela risque une nouvelle fois de mal finir... Un rythme soutenu, des discussions qui fusent (entre parents / enfants pour les règlements de compte intergénérationnels ou entre djeun's pour se la péter), des personnages féminins au rôle de "tampons" qui ont fort à faire face à ces jeunes couillons, et au final un bon petit film les deux pieds dans son époque qui vire au tragique. Kinoshita est, reconnaissons-le la bouche en cœur, un touche-à-tout capable de surfer sur tous les genres.

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