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23 août 2018

Mines de rien (The Bank Dick) (1940) de Edward F. Cline

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W.C. Fields ne m'a jamais fait marrer. Autant dire qu'ici, il reste fidèle à lui-même. Gags lourdingues, scénario de pacotille, personnage suffisant, The Bank Dick est une longue suite de réparties et de situations ratées : une seule chose mérite peut-être le détour, la course poursuite sur la toute fin, qui met enfin un peu de rythme à la chose... sinon, choux gras. Fields se retrouve donc flic dans une banque après avoir arrêté des braqueurs par hasard (le type lui est rentré dedans ahaha). Ce bras-cassé ne tarde pas à se faire remarquer par ses boulettes et son sens aigu de la loi : il demande ainsi à son futur gendre de prendre 500 boules dans la caisse pour acheter des actions de la "Beefsteack Mine" (une arnaque, a priori, d'où le titre foireux français). Seulement, ohlàlà catastrophe, se pointe justement un inspecteur pour faire un contrôle inopiné des comptes de la banque : il va falloir tout faire pour l'en empêcher, Casimir... Sur la fin, les coups du sort s'enchaînent (les actions de la "Beefsteack Mine" se révèlent juteuses, un nouveau braquage a lieu...) rendant cet alcoolo de Fields riche et célèbre.

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Quand je parle de lourdeur de gag, ce n'est pas un vain mot : l'inspecteur binoclard, par exemple, épluche les comptes ; il faudrait subtiliser les lunettes. Chaplin ou Keaton en auraient fait une scène légère et rapide. Un tour de magie. Fields, lui, fait tomber les lunettes de l’inspecteur et marche dessus de son pas lourd. Binocles cassées, rires. Les gags visuels sont de toute façon en général d'une lenteur qui font frémir (Fields jonglant avec une canne et un chapeau, un peu comme Depardieu faisant du saut à la corde : ça marche pas) et les bons mots jamais bons. Pas la peine d'enterrer Fields en citant chaque séquence où il paraît balourd (on ne peut toutefois, seule qualité dudit homme, lui reprocher de ne pas savoir lever le coude). Seule cette fameuse course révèle des idées de mise en scène originales (les bagnoles passant au-dessus de la tranchée), apporte un semblant d'énergie avec quelques cascades bien pensées et une bagnole conduite par Fields qui se déchiquète façon Corniaud : enfin un petit brin de folie et d'invention après une morne plaine de plus d'une heure. La poussière vole, les flics la mordent et Fields de s'en sortir une nouvelle fois, comme par miracle, avec la vie sauve et les honneurs. On n'est pas mécontent que cela se termine, s'étant presque étouffé tout du long de ne pas avoir ri. Mines de pas grand-chose.

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The Criterion Collection

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