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21 juin 2018

Les Indomptés (Renegades) de George Sherman - 1946

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On a beau essayer de le prendre par tous les bouts (plus qu'une centaine de westerns de Sherman à regarder), on a toujours du mal à l'heure qu'il est à considérer le George comme un bon cinéaste. Et ce n'est pas ce piteux Renegades qui va inverser la tendance. Sur le papier pourtant, on se dit qu'il y a de la place pour un bon vieux film classique avec des personnages forts et du glamour à tous les coins de prairie. Ça raconte un docteur as de la gâchette, adulé dans la petite ville où il prodique ses soins : les enfants l'adorent, les petites vieilles aussi (il leur donne de la gnôle comme médicament), et il s'apprête à se marier avec la belle avec Hannah qui n'a d'yeux que pour son fier mâle. Mais arrive alors dans l'histoire Ben Dembrow, troisième d'une fratrie de outlaws patibulaires qui mettent les alentours à feu et à sang ; lui renie sa famille de hors-la-loi, mais rien n'y fait, la ville veut le pendre pour cause de patronyme maudit. Il va falloir toute la ruse de son ami le docteur pour réhabiliter le garçon, qui ne sera pas aidé par ses frères et père prêts à toutes les entourloupes, par la crétinerie avérée des citadins de Prairie Dog, et par l'amour irréversible d'Hannah pour Ben. Trahisons amoureuses, colère de toute une ville, malfrats qui rôdent, dilemmes identitaires, il y a du matériau dans le scénario, même un peu bancal, même un peu flou au niveau de la psychologie des personnages.

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Mais Sherman s'avère incapable de donner de la cohérence à tout ça, même ne serait-ce qu'un peu d'intérêt. Le film se traîne souvent, accumule les incohérences, et rien n'est vraiment satisfaisant : ni le héros, le fadasse William Parker, figé et sans aucune épaisseur ; ni sa gorette, Evelyn Keyes, à qui on a traficoté une coiffure alambiquée même dans les moments tendus ; ni le père Dembow, pourtant le plus prometteur sur la papier (il cite la Bible avant d'attaquer les diligences), un peu ridiculisé par son incompétence de Pied Nickelé (le vieux briscard Edgar Buchanan). Pour un ou deux plans un peu inspirés, il faut se taper plein de séquences sans peps et sans style, qui traînent des pieds et sont totalement dépourvues d'enjeu. La psychologie des personnages est incompréhensible (la foule con comme un panier percé, la jeune première variant comme une girouette d'une scène à l'autre, le héros semblant jouer dans 7 films en même temps), les méchants sont d'opérette (infoutus de braquer la diligence ou de cambrioler un coffre-fort), on s'ennuie sévère. Même la musique est affreuse. On retient juste quelques cascadeurs bien habiles (surtout dans les longs plans de cavalcade), mais c'est bien pour dire. Pour conclure, je dirais : pouah.

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