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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
29 juin 2017

The lost City of Z (2017) de James Gray

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Bien longtemps que je ne m'étais pas fait un grand film d'aventures... Et je devrai encore attendre, unfortunately. Il y a quelque chose de classieux dans cette œuvre de Gray qui, sous un titre puissamment énigmatique et avec une affiche alléchante, traite finalement de thèmes beaucoup plus profonds ; mais il y a, ne nous voilons pas la face, forcément quelque chose d'un brin déceptif tant les séquences d'aventures représentent la partie congrue de ce long long et s'avèrent qui plus est terriblement faiblardes (Dans quelle serre les séquences en extérieur ont-elles été tournées ? Ah ben oui, on est bien loin d'un Herzog, c'est évident...). Classieux disais-je, car Gray semble plus intéressé par les moments "creux" de ce genre de film que par les temps forts (l'action, donc) : on assiste donc notamment à moult séparations et retrouvailles entre notre aventurier et notre femme au foyer terriblement frustrée ; cela permet à Gray de jouer, joliment et finement, sur la corde sensible, tout en traitant par ce biais d'une thématique relativement originale pour ce type d'œuvre, à savoir l'égalité (ou non) des sexes. L'autre très belle idée de la chose est de montrer notre aventurier non pas en acteur principal de ces univers qu’il traverse, mais plutôt en spectateur :  notre homme ne cherche en rien à bouleverser ce qui s'y trame (contrairement aux autres explorateurs passés et présents (on est au début du XXème siècle)) ou à ramener des "souvenirs vivants" pour les exhiber ; il subit véritablement cette jungle, doit même (contrairement à tout héros qui se respecte auquel rien ne résiste) rebrousser chemin lors d'une expédition (terrible sentiment d'aventure avortée) et lorsqu'il parviendra enfin au but... chut... disons simplement que notre homme ne cherchera point à faire partager sa quête à l'humanité européenne (...) mais ira purement et simplement au bout de sa petite et sobre quête personnelle - ce qui est forcément tout à son honneur, le monde dans lequel il vit étant de toute façon infesté d'opportunistes et d'hypocrites en tout genre. Voilà pour le fond qui donne tout de même du grain à moudre et qui montre toute l'intelligence de Gray pour se saisir d'un genre "spectaculaire" sur le papier pour réaliser... un simple film de Gray bourré d'humanisme. Bien.

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Après, comme annoncé ci-dessus, reconnaissons que l'on reste un peu mi-figue tant le film s'avère un peu longuet, pour ne pas dire un brin répétitif. Gray a du mal à resserrer son histoire (un biopic) et nous perd parfois, comme son héros, un peu en route (la trop longue parenthèse de la première guerre mondiale qui n'apporte finalement que peu d'eau au moulin...). De plus, si les scènes d'action se comptent sur les doigts d'une main amputée, il faut aussi avouer qu'on ne tremble guère pour notre héros lors de ces fameuses explorations dans la jungle (il se retrouve d'ailleurs souvent sur des "sentiers balisés" ce qui apporte peu de crédibilité à la chose) ; du coup, non seulement il n'a pas vraiment l'air de mouiller la chemise, mais en plus on ne ressent que trop rarement toute la folie qui pourrait le gagner ; là encore, à l'aune d'un Herzog (dont Gray s'inspire indéniablement sur deux trois scènes), ce personnage principal manque un peu de densité, de relief... On quitte cette cité of Z avec l'impression d'un travail intelligemment fait mais un peu trop "poli" pour qu'on en ressorte émotionnellement troublé. Un Gray honnête mais finalement, oui (vu les critiques dithyrambiques à sa sortie), un peu déceptif.

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Commentaires
S
J'ai le Rafelson sur la table de chevet, les conseils du Cecil sont toujours bons à prendre. Two Lovers est magnifique, The Immigrant je n'ai pas eu - et toujours pas - l'envie.
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C
Mitch, qu'est-ce que tu trouves chiant dans le Rafelson ? C'est d'une intensité et d'une richesse magnifiques... c'est pas grave, tu as le droit de préférer Transformers.<br /> <br /> <br /> <br /> Manu, désolé, je suppose que vous aimez La nuit nous appartient, je n'ai jamais compris ce que beaucoup trouvent au film... Le personnage de Phoenix passe du milieu des gangsters à celui de sa famille et la police avec une telle facilité, une telle absence d'interrogations, de doutes, de dilemmes... Mon père est attaqué, alors je rejoins mon frère tout de suite même si je ne leur parlais plus vraiment... Il me semble qu'il y a une idéalisation de la famille, peut-être très américaine, qui empêche de montrer les choses intéressantes : l'évolution d'un homme, de ses choix et de ses valeurs. S'il était vraiment loin d'eux, le film fait l'impasse sur ce qui est intéressant. S'il n'était pas vraiment loin d'eux, je ne trouve pas cela très fort dramatiquement. Le film ensuite se réduit à une course poursuite banale entre policiers et gangsters. Et pour être bien sûr que le spectateur comprenne le soutien total et engagé de Phoenix envers la police, le film lui fait passer le concours d'entrée à l'école de police et il en sort PREMIER, ça va, ce n'est pas trop appuyé... Je n'ai pas vu Two Lovers et The Immigrant et ils m'intéressent un peu tout de même.
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F
... Un poil chiant, quand même, le Rafelson. Et quand je dis un poil...<br /> <br /> Révérence parler, M'sieu Faux, M'sieu Manu.
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M
Oui hélas, le film est long, répétitif, il ne progresse pas, est ennuyeux, comme son héros...<br /> <br /> La fin est un beau moment mais James Gray, pour la 2ème fois consécutive, déçoit. Peut-être faut-il qu'il revienne au polar urbain familial car ses trois premiers films sont de pures merveilles, ignorées aux Etats-Unis mais justement célébrées en France.<br /> <br /> <br /> <br /> En effet, Mr Faux, le film de Bob Rafelson est plus puissant, il possède un souffle et une profondeur absente ici.
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C
Oui, d'accord, je vous fais confiance, j'ai oublié ce discours... J'en remets une couche sur le film de Bob Rafelson, voyez-le si ce n'est pas fait, il est absolument remarquable, beaucoup plus drôle, plus tragique, plus profond...<br /> <br /> C'est moi qui prend un uppercut quand vous dites du mal du "Nouveau Monde"...
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