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13 mars 2017

Le Pouvoir de la Province de Kangwon (Kangwon-do ui him) (1998) de Hong Sang-soo

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Voilà peut-être pas le film le plus transcendant de notre ami Hong mais on peut dire que, dès son second film, il pose les bases de sa structure narrative cinématographique et installe des personnages qui font plus montre de leurs faiblesses que de leur force. On va suivre au cours des deux premières grandes parties une échappée entre copines puis une échappée entre mecs dans la fameuse province paisible et montagneuse de Kangwon. Nos trois amies vont marcher, boire et s’engueuler, l’une d’elle finissant (ronde comme une queue pelle coréenne) dans les bras d’un petit flic local ; elle reviendra par la suite sur les lieux mais cette histoire finira tout autant en queue de poisson. Nos deux amis, eux, vont marcher, boire et se taper des tepus locales, là encore un week-end on ne peut plus classique. Dans le troisième tiers, on se rendra compte que l’héroïne (Jisook) de la première partie et le héros (Sang-kwon) de la seconde partie (qui ont voyagé ensemble dans le même train en direction de Kangwon sans jamais se croiser) se connaissaient déjà par le passé, ont fricoté ensemble et sont prêts à remettre le couvert (dans des circonstances un peu glauques).

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Alors, qu’en dire ? On a bien aimé le coup des poissons rouges (l’un mystérieux mort dans un parc, l’autre qui finit tout seul dans son aquarium comme le constatera Sang-kwon… on finit toujours tout seul, putain – voire mort), le petit passage « suicidaire » du flic sur le balcon (qui peut ouvrir la piste suivante : à savoir qu’il s’agissait du même homme que Jisook a connu plus tôt dans sa vie – mais il ne la reconnaît pas, ce qui la rendra malheureuse comme pierre. C’est en tout cas ce que j’en ai déduit de leur histoire avortée…) ou encore la façon d’agencer l’énigme policière qui est au second plan de l’histoire (on apprend qu’un homme a balancé une femme d’une falaise dans la première puis que les flics ont pu procéder à son arrestation : la clé de cette histoire intrigante sera dévoilée sur le tard). Tout finit-il par se payer, pourrait-on conclure en découvrant la façon relativement hasardeuse dont le mec s’est fait pincer ? Eh bien pas vraiment non plus, car avouons que le personnage de Sang-kwon qui n’est pas des plus sympathiques (il commet l’adultère à la volée, il intrigue pour un poste de prof, il se tape des putes sans vergogne, il gueule sur son pote pour le plaisir…) finit par retomber miraculeusement sur ses pieds. Il a non seulement réussi à obtenir son poste mais il parvient aussi sur la fin à renouer avec son amante (elle vient de subir un avortement et ne peut coucher avec lui, qu’à cela ne tienne, une petite fellation fera l’affaire) ; on finit d’ailleurs par se demander si le poisson rouge qu’il découvre sur la fin, tout seul dans son bocal, n’a pas finit par bouffer l’autre – ce qui saurait à l’image de cet individu sans réels principes, prêt à tout pour arriver à ses fins et survivre (c’est une analyse éventuelle…). Hong Sang-soo laisse intelligemment quelques ellipses dans son récit pour qu’on tente bon an mal an de colmater les brèches ; au-delà de ce procédé plutôt judicieux qui deviendra l’une de ses marques, reconnaissons que les personnages qu’il met en scène sont guère attachants et que les différents récits trainent parfois un petit peu en longueur. Un second opus qui reste prometteur malgré tout, c’est d’autant plus facile a posteriori.

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