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13 septembre 2015

Le Soleil dans le Filet (Slnko v sieti) (1962) de Stefan Uher

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Il y a de belles choses dans ce film tchécoslovaque qui passe pour être l'un des films précurseurs de la nouvelle vague en son pays. Il nous conte l'histoire d'un jeune homme amoureux d'une jeune fille blonde des villes et flashant sur une jeune fille brune des prés. Une initiation amoureuse en quelque sorte comme on les aime, doublée d'un pan quasi documentaire sur les paysans d'un village aux alentours de Bratislava. Uher mélange un peu les genres, en nous brossant un portrait de cette jeunesse urbaine un brin désabusée (le jeune homme sera déçu par son amour blond des villes mais également par son père (intellectuel voulant s'attirer les bonnes grâces du pouvoir)) ; il y a de plus en creux (le passage sur l'éclipse, le portrait de cette femme aveugle...) une sorte de critique sur cette incapacité à ouvrir les yeux sur la réalité... Pour le jeune homme, il semblerait que le bonheur soit dans les prés, territoire de tous les possibles (l'aventure érotique avec la brune au bord d'un étang qui bouillonne naturellement, le soutien effectif qu'il apporte aux paysans, la solidarité qui s’en suit…) comme si le monde des villes (avec ce réseau d'antennes qui fleurit sur le toit des maisons...) n'était plus connecté avec la réalité du terrain...

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Notre jeune héros est curieux, aime à prendre des photos (son obsession pour les mains traduisant peut-être cette volonté pour l’action) et à aller à la rencontre d'hommes plus mûrs (pêcheurs, paysans...) comme s'ils étaient les derniers représentants d'un monde (plus riche, plus humaniste... ?) en voie de disparition... Ces passages, reconnaissons-le, font malheureusement un peu baisser le rythme de l'ensemble (les discussions entre paysans... ronnnnpiccchhhhh) et nous perdent parfois un peu en chemin... On est définitivement plus convaincu et sous le charme des passages où l'érotisme pointe : cette brune travaillant en petite tenue en faisant voler les brins de paille est à tomber et la séquence où nos deux amoureux se lovent dans les bras l'un de l'autre sous la pluie est torrentielle... De même, les émois ressentis auprès de la blonde et les déceptions qui s'en suivent sont particulièrement bien dessinés (une suite d'attentes, d'emballements, d'espoirs et de petites tensions futiles : ces tensions, avec la fierté du jeune âge, finissant bêtement par prendre l'ascendant sur cet amour naissant). Le film est par endroits très lumineux - magnifique photo - et permet de faire oublier au final ces petits passages où notre attention est un peu en berne. Captez cette œuvre dans vos rets, vous en retiendrez forcément quelques images étincelantes.

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