Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
13 septembre 2015

Réalisé par John Ford (Directed by John Ford) (1971/2006) de Peter Bogdanovich

vlcsnap-2015-09-13-16h38m21s86

vlcsnap-2015-09-13-16h38m35s249

vlcsnap-2015-09-13-16h39m28s28

Beau casting réuni par Bogdanovich pour parler du maître, qu'ils soient réalisateurs (Eastwood, Spielberg, Hill, Scorsese...) ou, surtout, acteurs (Wayne, Fonda, Stewart, Hepburn...). On a un peu peur au départ qu'il ne s'agisse que d'un best of d'anecdotes sur le Genius (les petites brimades subies par les acteurs par ce grand manipulateur malin comme un vieux singe), mais rapidement la discussion s'élève ; il sera aussi bien question de la fameuse ligne d'horizon, de sa façon subtile de donner des indications psychologiques aux acteurs (en insistant notamment sur le passé de leur personnage) ou de trouver le petit geste de mise en scène qui fait le moment venu toute la différence, de sa capacité à utiliser la musique, les chants traditionnels, de son aptitude à trancher dans le gras dans les dialogues tout en faisant confiance à l'expressivité de ses acteurs (l’héritage évident du muet), des connexions (parfois ultra pointues) que l'on peut faire entre ses films, de sa vision de la famille ou encore de la mort... Bref, Bogdanovich ne se prive pas, pour illustrer son propos, d'aller piocher dans l'œuvre du maître et il n'est d’ailleurs pas rare qu'un simple extrait donne envie de revoir tout le film. C'est la magie Ford (un Ford interviewé aussi plaisant qu'un Godard : il ne répond que par oui ou par non (souvent non) quand ce n'est pas tout simplement par un "coupez"), celle qui fait que chaque plan semble avoir été soigneusement pensé (l'aspect pictural), celle qui fait que chaque plan paraisse aussi naturel qu'une truite nageant en eau clair (la mise en scène millimétrée, parfaite, d'une fluidité totale - Ford ayant l'habitude, comme Rohmer (...) de privilégier la première prise). La brochette d'acteurs mythiques présents dans ce doc parlent avec une belle franchise de leur expérience avec John (soulignant aussi bien ses traits de génie que son sale caractère), la séquence émotion revenant à l’évidence au témoignage de Katharine Hepburn (sans parler de l'enregistrement "pirate" entre Ford et Hepburn peu de temps avant la mort de celui-ci).

vlcsnap-2015-09-13-16h38m57s198

vlcsnap-2015-09-13-16h39m10s90

vlcsnap-2015-09-13-16h40m01s94

Il est également bien sûr beaucoup question de la vision "historique" de Ford, ses films couvrant pratiquement 150 ans de l'Histoire des Etats-unis - c'est la partie sans doute un peu longuette du doc, même si là encore chaque extrait de l'œuvre fordienne est un vrai plaisir. Comme indiqué ci-dessus, Bogdanovich a tourné une première version en 71 de 99 minutes, puis a remonté son doc en 2006 en l'augmentant d'une dizaine de minutes (le témoignage des réals en grande partie). C'est forcément au final quelque chose que l'on a envie de conseiller à tous les fans de l'oeuvre et encore plus à ceux qui font la fine bouche (des fans de Lelouch ? je ne vois que ça... même si cela est un peu hors contexte puisque la référence n'a rien à voir avec le monde du cinéma) devant ce monument valley cinématographique. Une belle entrée en matière en tout cas pour donner envie de se retaper toute l'odyssée fordienne.

vlcsnap-2015-09-13-15h52m56s245

vlcsnap-2015-09-13-16h23m44s34

Commentaires
E
"Ford est éternel car ses films sont éternels...". <br /> <br /> J'ai failli poster un commentaire acide... Et puis, au final, je n'ai pas cliqué... Bah. <br /> <br /> Mais puisque tu soulignes la chose, Hamster... <br /> <br /> Crédiou, ça en dit sacrément long sur la luminosité du sire, pas vrai ?
Répondre
H
Pour ma part, j'avais un peu regretté l'ajout, trente cinq ans après, des interviews de cinéastes contemporains : sans remettre en cause le bonheur pris au film, cela lui ôte de son homogénérité historique et visuelle — et puis les cinéastes en question, dans mon souvenir, alignent tout de même les banalités (votre choix du vidéogramme montrant Spielberg est cruel, à cet égard !). Je m'attendais à ce que les interventions de Stewart et de Fonda soient très bien, mais la bonne surprise fut celles de Wayne : je craignais que ses propos relèvent seulement de la routine du vieux pro faisant distraitement son boulot, ce qui n'est pas le cas. Il est possible qu'il ne fasse que radoter des anecdotes déjà mille fois racontées, mais il le fait avec une verve et un charme tout à fait appréciables.
Répondre
B
Hé hé , mais c'est du Shango tout crach...prruuiitt ce passage : "C'est forcément au final quelque chose que l'on a envie de conseiller à tous les fans de l'oeuvre et encore plus à ceux qui font la fine bouche (des fans de Lelouch ? je ne vois que ça.." On m'avait sorti à moi ce genre de quolibet quand j'avais osé dire que Ozu était pas mon riz au thé vert préféré chez les nippons . D'ailleurs c'est qui le boss au pays du soleil levant ? Vaste programme . Bon , tout ça pour dire que je viens de revoir My darling Clementine et que je trouve la critique encore à côté de la plaque . Il manque visiblement 2-3 superlatifs pour se rapprocher sensiblement de la réalité .
Répondre
Derniers commentaires