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14 mars 2013

LIVRE : Chair électrique de Claro - 2003

poster_59917Eh bien encore un bel exemple de l'instabilité psychologique de l'éminent Claro, puisque, encore une fois, ce roman nous emmène à peu près à l'autre bout de la galaxie pour moins cher qu'un dealer. Toujours curieux du monde interlope qui nous entoure, Claro s'attaque cette fois-ci à l'histoire de la chaise électrique, sujet, on le reconnaîtra, bien intéressant. Connaissant le bonhomme, on se doute bien qu'on n'aura pas droit à un essai universitaire avec chapitres classés dans l'ordre ; c'est le moins qu'on puisse dire. Le roman tresse ensemble en fait deux histoires, deux personnages : un bourreau au chômage depuis que les décideurs ont décidé de décimer les criminels par voie intraveineuse, et qui se livre à des expériences sexuelles à base de décharges électriques sur lui-même ; et Houdini le magicien, convoqué avec une bizarre logique au sein de ce musée des liens et des évasions mystérieuses. De flashs hallucinés en shoots de 10000 volts, le livre est étonnamment cohérent malgré son apparence complètement éclaté. Très documenté d'abord, puisque les différentes expériences qui ont donné naissance à la chaise électrique sont parfaitement reconstituées (la somme d'animaux divers qui se sont succédés sur le siège et y ont grillé dans des douleurs diverses est impressionnante, ça va jusuqu'à l'éléphanteau), documents à l'appui, puisque l'état d'esprit de Houdini est d'une justesse très précise qui rend convaincant le personnage. Mais aussi cohérent dans l'écriture, dans le concept même : on ne sait pas trop comment, mais ce maleström d'impressions, de faits, de styles, d'anecdotes et de délires est doté d'une solide homogénéité. Ouvrez pourtant ce bazar à n'importe quel endroit et vous douterez de la chose : les polices de caractère sont différentes, il y a des onomatopées dignes d'une BD, on est parfois dans l'Histoire pure et dure, parfois dans le gag idiot, on croise aussi bien des strip-teaseuses qu'Antonin Artaud,... mais la logique est là, que voulez-vous ? Alors ce n'est pas parfait, bien sûr, puisqu'encore une fois on a l'impression que Claro garde tout, le bon goût et le mauvais, la tentative hasardeuse et le génial ; on s'ennuie parfois, on se perd toutes les deux pages ; mais la solide santé de l'ensemble fait merveille, et on applaudit encore à ce festival de phrases improbables en s'extasiant devant la profonde originalité de ce cours d'histoire. Grand.

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