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13 mars 2013

Les Faubourgs de New York (The Bowery) (1933) de Raoul Walsh

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Walsh part tambour battant dans la reconstitution de ce quartier New-Yorkais ultra animé en cette fin de XIXème siècle. Qu’il s’agisse de mettre l’ambiance dans le café de Chuck Connors - Wallace Beery - (15 000 figurants traversent constamment l’écran dans un beau bordel organisé), de faire lever des gambettes (on ne rechignait point à l’époque à faire péter la jarretelle) ou d’organiser des scènes de bagarre générale (toute la ville s’y met faisant paraître un Gangs of New York bien pâlichon : baston de folaille entre membres de deux clans rivaux (Chuck versus Steve Brodie - Mister George Raft - qui se disputent l’extinction d’un incendie chez des pitits Chinois tout paniqués (...); on tente d’assommer son voisin avec tout ce qui tombe sous la main (poubelles, tables, chaises…), on se jette de la laitue po fraîche dans la tronche comme s’il s’agissait de célébrer les funérailles de Jean-Pierre Coffe, on se fout de sacrés mornifles dans la face qui laissent plus de la moitié de la population à terre)… On se dit que s’il continue sur ce rythme-là, s’il continue de lâcher les chevaux à ce point, il risque de faire un film encore plus trépidant qu’un grand western.

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Et puis la pression retombe un poil pour nous conter la chute progressive de Chuck : il avait le bar le plus célèbre du coin, se moquait des femmes comme de l’an 40 et vivait à la coule avec un gamin des rues qu’il avait pris sous son aile. Et puis voilà, après avoir laissé entrer dans ses quartiers perso une jeune fille un peu paumée - gentille  Fay Wray -, il est clair que la chance va le quitter : le gamin se barre, la jeune fille s’acoquine avec son plus grand rival Steve, il perd son bar, et finit quasiment le nez dans le ruisseau… Une chute éclair alors même que Steve Brodie a le vent en poupe après son grand coup d’éclat : sauter du pont de Brooklyn devant une foule immense et en défiant la police… Si le film perd un poil en rythme, Walsh n’est pas en reste pour nous donner notre petit lot de séquences « émotion » : de l’amour avec Steve et la chtite sur la plage dans leur tenue vintage (Chuck et sa bande, avec leur tenue rayée ont l’allure d’un lâché de Rappetou), de l’amitié pure et dure avec les retrouvailles du gamin et de Chuck, de la punk attitude avec ce groupe de femmes conservatrices qui donnent tout ce qu’elles ont dans le bide pour détruire le bar de Chuck…

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Walsh nous décrit toute une époque un peu dure à avaler pour les Chiennes de Garde (spectacle où la cuisse est hautement dévoilée, comportement de bons vieux mâles dominants (la main au cul comme preuve d’amour… et la jeune femme offusquée de l'être qu'une demi-seconde avant de livrer un petit sourire coquin) où tout contentieux se réglait alors à grands coups de latte dans la gueule ; ce sera le cas d'ailleurs entre Chuck et Steve qui vont se livrer au bout du compte à un combat d’homme à homme d’une violence terrible. Un combat à mort, dirions-nous, mais qui laisse toujours la porte ouverte à une éventuelle fraternisation ; on se bourre le pif comme des sauvages, ça ne veut pas dire que toute bonne vieille amitié virile est impossible… Un film urbain de Walsh sauvagement mis en scène qui nous donne à contempler toute une époque. De la poilade, de la gaudriole et de l’hormone brute. Rondement mené et impressionnant de maîtrise en ces premières années du parlant.

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Walsh et gros mythe : cliquez

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