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Shangols
REALISATEURS
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3 septembre 2012

Poussières dans le Vent (Lian lian feng chen) (1987) de Hou Hsiao-Hsien

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Chronique douce-amère de deux jeunes gens provinciaux à Taipei. On est dans la description par petites touches, discrètes, sans coups d’éclats. Le moins qu’on puisse dire c’est que nos deux héros – lui, destiné, semble-t-il, à tirer la gueule for ever, elle, photogénique à mourir – ne sont pas vraiment jouasses et ce malgré l’indéniable micro-complicité qui s’instaure entre eux … Il y a le taff guère passionnant – lui, travaillant d’abord chez un imprimeur puis comme coursier, elle dans une petite boutique de confection -, l’argent qu’il faut mettre de côté pour la famille et les éternels petits problèmes du quotidien – vol de moto, fer à repasser qui glisse sur la main… Pas vraiment de quoi dérider nos deux jeunes gens dont les seuls loisirs en commun semblent être les films de troisième zone au ciné ou sur le grand écran de leur village, ou accessoirement les repas entre amis – mais comme par hasard quand Huen, la jeune fille, tancée par deux jeunes compagnons de tablée , se lance dans deux jolis cul-sec, Wan, notre jeune homme, pour changer, fait la gueule… Le mec fun, quoi… Pour enfoncer le clou, il recevra sa convocation pour l’armée – le dernier quart du film –pas vraiment la partie la plus olé-olé : le Wan recevra en effet alors une nouvelle qui finira de lui scier les pattes…

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HHH n’est pas vraiment connu comme un grand réalisateur de James Bond et livre ici, une nouvelle fois, une belle petite histoire minimaliste qui semble faire la part belle aux éléments autobiographiques. Si l’histoire reste centrée sur les deux jeunes, nombreuses sont les séquences où l’on découvre d’autres membres de la famille de Wan (le charismatique grand-père, le père (le don incontournable de la montre familiale quand Wan part taffer puis celui d’un zippo quand il part à l’armée) et la mère pas vraiment commode…) ou les jeunes gens « artistes » qui gravitent autour d’eux à Taipei. La vie comme un long fleuve tranquille – outre l’incident cauchemardesque de la mine – un peu terne… Si l’ensemble demeure formellement joliment maîtrisé – les plans de transition ozuesques accompagnés d’une paisible mélodie à la guitare – et finit par dégager une certaine sérénité malgré les « mini-drames » vécus par Wan –, reconnaissons tout de même qu’on a eu un peu de mal à vraiment ressentir de l’empathie pour ces personnages on ne peut plus introvertis et à se faire vraiment cueillir par l’émotion... Un film simple et fragile comme de la poussière dans le vent (à défaut d’être capable de prendre le spectateur dans un tourbillon de sentiments) signé par le grand HHH, maître de la force tranquille.

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