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6 septembre 2011

Bowling for Columbine de Michael Moore - 2002

Charlton-Heston-Bowling-for-Columbine_3Je sais pas, une envie, comme ça, de revoir ce truc 10 ans après, pour voir ce qu'il en reste. Alors je sais bien que la fin ne justifie pas les moyens, que j'ai râlé plus souvent qu'à mon tour contre les faux documentaires qui entourloupent leur public (suivez mon regard du côté des ours américains) et que la mauvaise foi a ses limites. Il n'empêche que j'aime bien Michael Moore, qu'est-ce que vous voulez, et pour les raisons même qui font qu'il n'est pas aimable : il utilise honteusement le documentaire à des fins partisanes, voire propagandistes, fait dire exactement ce qu'il veut aux images par la seule grâce d'un montage au bulldozer, prêche des convertis et nous prend pour des poires ; mais ma foi, on ne va pas reprocher à Charlie Hedo d'être un tantinet subjectif, et j'ai l'impression qu'il faut prendre Moore comme tel : un pamphlétaire, qui t'emmerde avec ta vérité et transforme sa colère en petits objets engagés qui marquent des points.

bowling3_previewAlors c'est sûr qu'on rigole doucement devant sa vision idyllique d'un Canada complètement peace and love, qui vit toutes portes ouvertes dans une harmonie bisounoursienne ; qu'on tique devant le montage champ/contre-champ truqué de la rencontre avec Charlton Heston ; et qu'on verrait bien deux ou trois autres arguments un peu plus solides pour lutter contre la vente d'armes aux States que cette manipulation sentimentale qui consiste à amener un jeune handicapé devant les gusses qui ont vendu des munitions aux tueurs de Columbine. Mais ça n'est pas l'affaire de ce film de faire dans la sutilité, ni même, disons-le, dans la vérité : Moore ne s'en cache pas, il est contre la légalisation tous azimuths des armes à feu sur son territoire. A partir du moment où il affiche aussi ouvertement son parti pris, qu'y a-t-il de gênant à ce qu'il s'éclate à taper sur les méchants qui les mettent sur le marché ? D'autant que ça donne des moments vraiment drôles, surtout grâce à la tronche concernée des gars qui se font agresser par Moore : autant de bons bourgeois engoncés dans leurs convictions ("on doit protéger sa famille avant tout") qui tentent de répondre le plus calmement possible aux attaques faussement candides de Moore, avant de capituler devant ses audaces : le passage du "je suis filmé et responsable" au "ce type m'emmede" est très agréable à observer. Il y a aussi dans le film un petit dessin animé k2ve_480x270_1kb122résumant en trois minutes l'histoire de la violence aux States qui est vraiment bien fait, et franchement pas si loin que ça de la vérité (d'accord, c'est schématique, mais c'est aussi légèrement punk dans le ton). Pas mal de séquences sont inutiles (que vient faire le créateur de South Park dans cette affaire ?), c'est trop long, trop sentimental et parfois franchement concon, mais le fait est qu'on rigole et qu'on applaudit devant ce Guignol qui donne des coups de bâtons aux méchants. On en ressort exactement dans l'état où on est entré, sans avoir rien appris, avec les mêmes convictions, mais on a passé deux heures de jeu de massacre réjouissant. Le travelling est affaire de morale, je dis pas ; mais ça marche aussi pour Michael Moore ?

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