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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
5 juillet 2011

Les Hommes le Dimanche (Menschen am Sonntag) (1929) de Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer

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Devant la caméra, cinq acteurs non professionnels qui touchent par leur naturel et leur spontanéité ; derrière la caméra, des "débutants" qui ne tarderont point à faire les beaux jours du cinéma américain (outre Ulmer et Siodmak à la réalisation, notons la présence de Fred Zinnemann à la caméra et celle de Billy Wilder au scénario) ; l'histoire est, elle, simple comme bonjour puisque, le temps d'un dimanche aprème, nos apprentis cinéastes "se contentent" de suivre les promenades au bord de l'eau ou sur l'eau d'un quatuor de jeunes gens marivaudant ; la caméra s'autorise également à suivre toute la foule de badauds qui errent le temps d'un week-end, en cette fin des années 20, dans les rues et les parcs berlinois. Si l'histoire est tout sauf vraiment palpitante (ah ben nan, po vraiment de suspense ici... après le dimanche, comme bien souvent, ce sera le lundi...), le film impressionne par tous les petits instants de grâce qu'il réussit à saisir - comme pris "sur le vif" - (une femme enlevant ses bas, un baiser volé entre deux jeunes gens, une jeune femme grimpant à un arbre pour récupérer son canotier...) et par la beauté et la précision absolue des cadres.

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Siodmak et Ulmer parviennent à capter magistralement tout le flux de la vie de cette époque en filmant aussi bien des mouvements de foule que des quidams qui se prêtent au jeu de cette caméra curieuse (la séance de photos, notamment, avec ce défilé de tronches anonymes) ; en cherchant à suivre en particulier ces quatre jeunes gens (cinq si on ajoute celle qui passe toute la journée... dans son lit), les cinéastes parviennent également à faire un portrait de l'état d'esprit de cette/la jeunesse (difficile d'ailleurs de ne pas penser à Jules et Jim dont une partie de l'histoire se passe en Allemagne à cette époque - ça faisait longtemps que je n'avais pas réussi à placer cette référence...) ; des mœurs indéniablement débridées (l'un des jeunes hommes flirtant tour à tour avec la piquante jeune fille brune puis avec l'alanguie jeune femme blonde, jetant finalement son dévolu sur la moins capricieuse...), une sensualité à fleur de peau (ah ces gambettes teutonnes dénudées qui vont se jeter à l'eau), une évidente légèreté dans la mise en scène - la caméra se faisant totalement invisible, qu'elle filme en gros plans ses visages très expressifs, spontanément rieurs ou boudeurs, ou les sautes d'humeur d'un personnage. Un film qui inspira aussi bien Renoir que les néoréalistes (c'est po rien) et qui vient d'être magnifiquement restauré dans la collection Criterion : "quelques grammes de finesse..." Exactement...

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