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5 juillet 2011

The Green Hornet de Michel Gondry - 2011

19476029_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100712_025325Je suis décidément un peu dubitatif face aux "gros machins" de Gondry. Autant je peux être charmé par ses films bricolos, autant ses rencontres avec le cinéma ricain de divertissement me semblent laborieuses. C'est le cas avec ce film de super-héros assez crétin, qui ne laisse apparaître qu'en de rares occasions la fantaisie du gars, et reste la plupart du temps étouffé sous son cahier des charges commercial et son scénario premier degré. Rien ne le différencie vraiment des autres films du genre : un héros qui compense ses malheurs d'enfance par une soif de défendre la veuve et l'orphelin, un méchant sirupeux et odieux, les scènes d’action tombant avec une régularité métronomique et alternant avec des scènes de comédie ou de romance tout aussi calibrées... L'originalité, je veux bien le reconnaître, est que le héros de ce film est absolument privé de super-pouvoirs, voire même est complètement nul dans la bagarre ; c'est sa foi en lui, cumulée avec son compagnon de jeu champion en arts martiaux et en bricolage, qui fait qu'il se sort des situations et triomphe des vilains. C'est donc encore une fois une éloge du "self-made-loser-man" que nous propose modestement Gondry, toujours plus du côté des faibles que des forts. C'est l'aspect attachant de The Green Hornet, ce qui lui donne un peu de chaleur. En gros, le héros est une tâche, qui plus est vaniteuse, ingrate et lourdosse dans ses rapports avec les autres.

19623232_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20101217_102348L'inconvénient, c'est que Gondry ne parvient jamais, justement, à nous le rendre sympathique. La faute au jeu outrancier de Seth Rogen, agaçant, hystérique, prenant le contrôle de chaque scène comme si elle était pour lui seul construite. Il envahit littéralement le film, et le noie sous son cabotinage en effaçant son seul aspect intéressant : la modestie, la douceur, le sentiment. Mais en plus de ça, Gondry, à force de vouloir jouer sur le porte-à-faux du genre, finit par pratiquer une ironie lassante, où tout serait dérisoire et minable : aucun personnage n'est "beau", tous sont petits, ratés, ridicules, étroits. Du coup, le film semble se moquer de son public autant que de ses personnages, et on finit pas se lasser d'être pris pour de pauvres types. Comme en plus, Gondry est très mal à l'aise dans les passages obligés, ça finit par frôler le désastre : les scènes d'action, affreuses, sont polluées par des effets de mise en scène impossibles, comme cette focalisation du regard sur des détails grâce à une colorisation artificielle (les armes qui deviennent rouges), comme ces effets dignes de Paintshop-pro pour glorifier le moindre coup de poing. Un film d'action qui rate ses scènes d'action, c'est un peu gênant. Les dialogues, l'humour, la romance, tout est de toute façon ras la moquette, avec une jeune première cruchasse et vulgaire (Cameron Diaz affreusement filmée), des vannes insipides et un sens du rythme très flou.

19590305_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20101115_033333Restent quand même quelques idées au milieu du marasme, idées issues directement du passé clippesque de Gondry : un flash-back impressionnant qui enchâssent les temps et les images les uns dans les autres ; un split-screen vraiment virtuose pour montrer un message qui passe de personnage à personnage ; ou de temps en temps une façon de suspendre l'action pour laisser voir un détail intime intéressant (les dessins griffonnés par le héros, son collègue qui s’entraîne discrètement à faire le geste de la main de Bruce Lee). Sinon, un film le cul entre deux chaises, ni du Gondry mais un peu quand même, ni du film d'action couillu mais un peu quand même.

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