Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 juin 2011

Desperate (1947) d'Anthony Mann

vlcsnap-2011-06-04-12h23m46s155vlcsnap-2011-06-04-12h21m58s99

Encore une belle réussite venant de my man Anthony avec cette fuite en avant désespérée... et tout cela uniquement pour cinquante petits dollars de plus... Steve Brodie est un jeune marié hyper jouasse qui s'apprête à passer une soirée d'anniversaire avec sa blondinette de femme (Audrey Long comme les blés qui se plaît à jouer les jeunes filles d'origine tchèque) : voilà en effet quatre mois qu'ils sont mariés ! (Mais ouais, au début, on est tout fou...). Cerise sur le gâteau, elle doit lui annoncer qu'elle est enceinte. Voilà pourquoi Steve est totalement désespéré... Mais nan, je déconne. Ce soir-là, donc, un type l'appelle pour qu'il vienne, avec son camion, faire un petit "déménagement" : il se rend rapidement compte que cette bande de voyous menée par un Raymond Burr en pleine bourre se sert de son véhicule pour dévaliser un hangar. Steve ne mange point de ce pain-là et va tout faire pour alerter un flic qui passe dans le coin... La fusillade éclate, Al le frère de Raymond est alpagué, Steve parvient dans un premier temps à s'échapper avant qu'on lui mette à nouveau le grappin dessus ; Raymond, qui l'a archi mauvaise, lui donne po le choix : soit il se livre au commissariat et innocente Al, soit sa douce risque de morfler... Steve, again, leur file entre les pattes, et téléphone à sa darling pour qu'elle le retrouve à la gare. C'est le début de la cavale avec non seulement la bande à Raymond aux fesses mais également les flics... Une poursuite au long cours qui les mènera, dans un premier temps, dans la ferme de parents d'Audrey avant qu'ils se mettent à lorgner sur la Californie. Le problème c'est que tant que le Raymond is alive, ils n'auront point de peace.

vlcsnap-2011-06-04-12h22m19s51vlcsnap-2011-06-04-12h22m50s112

On reconnaît dès le départ ce style brutal de my Mann avec le passage à tabac de Stevie par Raymond (dont le poing en gros plan est relativement impressionnant) : les coups sont rudes et donnent d'autant plus le vertige que la loupiote au plafond valdingue dans tous les sens ; la lumière et l'ombre ne cessent d'aller et venir sur les visages de nos malfrats rendus ainsi encore plus inquiétants. On attache notre ceinture, on est déjà dedans. Stevie passe son temps à se faire de grosses sueurs (he has to protect his wife and nothing can stop him !), et plus il tente de mettre à l'abri sa femme, plus il s'enfonce dans la mouise : il vole ainsi une bagnole et se retrouve rapidement impliqué dans un accident de bagnole avec le shérif du coin... Heureusement, quand il décide de se livrer à la police, il tombera sur le flic (Jason Robards) le plus zen de la galaxie - un type à qui on la fait po et qui passe son temps à se limer les ongles : ce dernier décide de laisser Stevie en liberté malgré tous les soupçons qui pèsent sur lui - le flic pense se servir de notre pauvre homme comme hameçon pour coincer le reste de la bande : pas vraiment fun. Ambiance donc tendue mais que Mann dégoupille ici ou là avec, notamment, une petite séquence qui flirte avec le grotesque (Stevie et sa femme se cachant dans un camion, pour échapper à la police, sous d'immenses masques de carnaval) ou encore avec toute cette partie "champêtre", dans la ferme. Alors que Stevie a à ses trousses le type le plus dangereux du monde, il trouve le temps de mettre en place un petit mariage traditionnel tchèque avec sa compagne ; franchement, c'est pas sérieux. Raymond finit par retrouver leur trace et notre petit couple tout mignon de devoir prendre à nouveau la fuite (joli plan au passage quasi terrencemalickien avec notre couple inquiet, perdu en pleine campagne sous cet immense ciel...).

vlcsnap-2011-06-04-12h20m45s139

Stevie joue serré, cherche toujours, avant tout, à protéger sa femme et... son gosse (eh ouais, "le temps file" pour reprendre l'expression favorite du Raymond) mais finit par se faire coincer ; atmosphère, atmosphère avec ces plans serrés sur le visage de notre héros et des deux malfrats alors que l'heure fatidique approche : comme Al va frire sur la chaise électrique à minuit, Raymond a décidé de trucider Stevie à la même heure - question de principe, clair... On sue avec Stevie en espérant un ultime coup de théâtre ; il aura lieu et - Dieu soit loué ! - on assistera à un final trépidant dans des escaliers infiniment ténébreux (un chapitre de plus pour ma thèse). On croise les doigts, sans vouloir repenser au titre guère optimiste... Soixante dix petites minutes qui passent comme un charme et qui permettent d'apprécier tout le savoir-faire du gars Mann capable de rendre réellement haletante la moindre des scènes. Well done again.

vlcsnap-2011-06-04-12h18m47s243vlcsnap-2011-06-04-12h18m54s63vlcsnap-2011-06-04-12h19m06s185

vlcsnap-2011-06-04-12h19m26s134vlcsnap-2011-06-04-12h19m20s61vlcsnap-2011-06-04-12h19m38s230

vlcsnap-2011-06-04-12h20m07s254

Commentaires
Derniers commentaires