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13 janvier 2011

Les Innocents (1987) d'André Téchiné

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Je gardais le souvenir (23 ans déjà, ciel !) d'un film très solaire mais absolument aucun de la trame. Ca part plutôt bien au niveau du casting avec le regretté Simon de la Brosse dans l'un de ses tout meilleurs rôles, la présence du jeunot Abdellatif Kechiche (auquel Téchiné a dû sûrement permettre de mettre le pied à l'étrier) en frère ennemi du Simon, Jean-Claude Brialy en vieil homo désabusé ("dans la vie il n'y a pas le choix, ou on est ivre ou on est triste", olé) et Sandrine Bonnaire qui malheureusement m'a pour une fois semblée terriblement empruntée dans le rôle de cette jeune fille mal dégrossie : jouant constamment les bras ballant, débitant son texte comme du petit bois (le même phrasé tout du long, phrase courte séchement prononcée, pause, phrase courte... ça lasse un peu): on dirait qu'elle a bien du mal à être vraiment à l'aise ; faut dire qu'avec la sale coupe de cheveux dont elle est affublée (à côté, Jeanne d'Arc, c'est super fashion), moi aussi j'aurais tiré la tronche. C'est d'ailleurs un peu le reproche général qu'on peut faire au film : à part Brialy qui picole du matin au soir (mais cela ne le rend pas plus gai pour autant, si je peux me permettre), le reste de la distribution passe un peu son temps à faire la gueule comme si, tu vois, la vie ben y'en a trop marre, ça se passe jamais comme on veut... - syndrome d'un certain cinéma français me direz-vous, mouais, possible... Même Bonnaire, censée incarnée une certaine légèreté - elle se retrouve au centre d'une double idylle avec les deux "frères ennemis" - paraît la plupart du temps malheureuse comme une pierre, ayant bien du mal à se dérider. Ok, c'est une tragédie, mais de là à prendre toujours une mine tragique, il ne faut pas non plus se complaire dans le petit jeu de la morosité.

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Sans vouloir être dur avec le Dédé, la mise en scène est également parfois terriblement appuyée. Certes, il y a ces très beaux plans chaloupés (caméra s'élevant à la verticale avec une grande fluidité pour suivre un personnage changeant d'étage, caméra contournant tout en souplesse un personnage pour finir sur son visage troublé...) mais on pourrait également noter au passage des effets un peu trop faciles : Brialy et Abdel se retrouvant après une dispute chacun d'un côté d'une cloison (bien au milieu le mur, tu vois); Brialy, chef d'orchestre en fond d'écran, avec au premier plan, l'encadrant, Abdel et son fils Simon (ces deux-là se rendant coup pour coup, le pater de Simon étant, bien malgré lui, à l'origine de cet affrontement); Brialy, dépité après qu'Abdel l'a mis au courant de son départ, filmé immobile sur des escalators descendant ; ce plan final vraiment lourdingue avec les deux jeunes garçons se retrouvant "tête-bêche"(...)... Tout cela manque quelque peu de spontanéité (on imagine parfaitement à chaque fois les croix au sol) et ces cadres trop "théâtraux" finissent par donner au film une allure  relativement "empesée" et démonstrative. J'aurais sûrement dû garder en mémoire mon lointain souvenir "de jeunesse" (hum, hum), innocent (facile) tant cette nouvelle vision m'a paru un poil fastidieuse. Bon c'est pas grave, je le reverrai dans vingt ans, j'aurai de toute façon, d'ici un mois, oublié la trame...    

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