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1 novembre 2009

The Black Watch de John Ford - 1929

vlcsnap_2009_11_01_10h08m30s195Sacré John : vous lui donnez subitement la possibilité de faire un film parlant, et tout ce qu'il trouve à faire, c'est d'enregistrer des fuckin' cornemuses et des chants traditionnels écossais. The Black Watch est le premier film parlant du gars, donc, et si on est impressionné par la réussite technique de ce côté-là (dialogues très nets), on soupire devant ces multiples scènes musicales absolument infâmes. Même quand le film se décale géographiquement en Inde, le compère filme un muezzin en train de brailler ses prières dans un style lyrique-british parfait. Ford et la musique, brrrr...

Ceci dit, ce n'esvlcsnap_2009_11_01_09h52m23s251t pas tout le film non plus... mais le reste n'est guère mieux. On est embringué dans un pur film de propagande dont Ford aura le secret jusqu'à la fin de sa vie, le fameux triangle patrie-honneur-dévouement. En gros, un militaire est envoyé en Inde pour libérer des prisoniers anglais, alors que la première guerre mondiale éclate en Europe. Devant garder sa mission secrète, il se heurte aux suspicions de ses camarades de rang, qui le prennent pour un planqué sans cojones. Mais il va heureusement parvenir à enrayer une révolte naissante en Inde, libérer héroïquement ses compatriotes, refuser les absences de la bombassevlcsnap_2009_11_01_09h53m57s172 du coin, et retrouver in extremis sa dignité au son des cornemuses et de la Glorieuse Patrie. On le voit, c'est très subtil, d'autant que Ford ne maîtrise pas encore le lyrisme guerrier qui fera la grandeur de ses films futurs (They were expendable, chef-d'oeuvre). Ici, tout est kitch et grossièrement amené. Mettons ça sur le compte de la technique, encore mal possédée par le maître (des dialogues lentissimes, une syllabe toutes les 15 secondes environ, des acteurs encore complètement dans un jeu "muet", des rythmes de montage qui correspondent mal à ceux du parlant) ; mais on peut aussi mettre ça sur le compte d'un style trop solennel, qui vire au pompier, et d'un exotisme de pacotille qui casse complètement le sérieux de l'entreprise. A part quelques plans très fordiens vlcsnap_2009_11_01_09h42m06s230dans leur précision concernant l'organisation de l'Armée, à la limite du documentaire ; à part quelques jolis cadres sur les combats en Flandres, plein de fumigènes et de lumières en contre-jour, on s'ennuie sévère devant cette petite chose démodée et commerciale. Ford a visiblement voulu exalter le drapeau et l'engagement militaire ; il ne fait que nous faire fuir.

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