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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
16 avril 2008

Les Fils de l'Homme (Children of Men) (2006) d'Alfonso Cuarón

18670933_1_Bon alors si l'histoire tient en une ligne (il faut sauver le bébé Dylan) et se déroule de façon très linéaire - éviter les méchants et comme ils le sont tous c'est vite vu -, on peut pas dire non plus qu'on passe un mauvais moment. Ok dès le début, on est persuadé qu'ils vont finir par s'en sortir sains et saufs (ainsi que le bébé du ventre de sa mère) et prendre le bateau pour rejoindre une mystérieuse fondation (prrrrt à vrai dire on s'en branle de la destination, l'important c'est le voyage comme dirait l'autre).

Les explosions sont assez impressionnantes - toute la dernière partie, dans le camp de réfugiés où, caméra à l'épaule, on suit Clive Owen (le héros protecteur, convaincant ma foi) est diablement prenante -, le côté futuriste un peu clinquant qui apparaît ici ou là est assez rigolo (des zèbres, des dromadaires, des tapirs (po sûr ça quand même) qui se baladent, paisibles, en liberté (il y a d'ailleurs plein de chiens et de chats dans chaque scène, cela a dû être l'enfer au tournage)), l'interprétation est elle donc très ho18674404_1_nnête (on devrait revoir bientôt la chtite Claire-Hope Ashitey, l'heureuse maman; Julianne Moore est égale à elle-même,  quant à Pam Ferris (dans le rôle de Miriam), elle ressemble comme deux gouttes d'eau à Yolande Moreau, ce qui n'est pas commun vous avouerez), enfin quelques scènes sont assez gentilles (notamment celle où tout le monde arrête de se foutre sur la gueule (militaires et guerriers ubains) lorsqu'ils découvrent le bébé - c'est un peu cucul mais bon).

De biens jolis décors relativement originaux, une façon de filmer bien en rythme, des cascades en motos qui ont dû faire mal aux fesses, du cinéma de divertissement, certes, mais bien mené.   (Shang - 27/11/06)


18674401_w434_h_q80Certes, on est très loin du grand film avec ce Children of Men finalement assez cucul et très attendu dans son scénario. Je ne peux que renchérir sur mon camarade en notant que tout est attendu, voire assez gnagnan (les cris d'un chtit bébé au milieu des axplosions en tous genres, censés donner les larmes aux yeux à tout spectateur moyen, ne font que déclencher un début d'hilarité devant la face de cake de la mère qui surjoue la peur). Tout est sagement tracé à l'avance, des personnages aux évènements. Il y a même, personnage incontournable de tout film traitant du futur qui se respecte, le vieux sage un peu fantaisiste-mais-si-courageux qui est resté dans un monde pur (comprendre un monde avec de la ganja et les Beatles), joué comme ses prédecesseurs par un Michael Caine qu'on a déguisé en baboss. Pour le reste, militaire crétin, héros glamour, jeune fille innocente, pauvres au coeur pur et riches au coeur de pierre, on est dans le moule, rien à dire. Seuls ça et là quelques inspirations un peu plus senties font leur apparition : un futur (proche quand même, on est en 2027) presque régressif par rapport à aujourd'hui, avec de vieilles bagnoles et un retour à une certaine sauvagerie qui tranchent avec les avancées technologiques habituelles.

18670935_w434_h_q80Par contre, au niveau technique, le film est assez bluffant. Cuaròn, plutôt que de saturer son image d'effets numériques, préfère donner un aspect presque documentaire à l'ensemble, et bien lui en prend. Son utilisation des plans-séquences pour les scènes d'action, bien qu'un peu trop "brillante", fait son effet : visuellement, c'est du grand art. C'est par exemple une longue scène filmée de l'intérieur d'une voiture où on passe de l'insouciance à la violence pure, avec attaque sauvage de 47000 figurants, explosions de bagnoles, balles qui fusent, pares-brise qui explosent, motos qui charclent et flics qui meurent, le tout sans coupe, avec de magnifiques mouvements fluides, et avec une belle sensibilité de décor. On ne sait pas trop où on a bien pu placer la caméra pour obtenir un tel résultat, mais cette belle scène donne une impression de réalité qui fait merveille. De même avec cette longue pérégrination dans un immeuble pris dans les tirs de roquettes, déjà évoquée par le gars Shang, et qui là aussi fonctionne en plein. Children of Men y gagne du coup beaucoup de véracité. Il ne manque à Cuaròn qu'un scénariste valable, et il pourrait bien être un jour un très bon cinéaste d'entertainment.   (Gols - 16/04/08)

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