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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
29 octobre 2007

This is England de Shane Meadows - 2006

"Le meilleur film anglais depuis Trainspotting": voilà l'argument gavant qu'on nous sert depuis 10 ans sur la jaquette de chaque film anglais qui sort un peu du lot, et j'ose à peine savoir l'impact que cela peut avoir pour les gens qui n'aiment pas Trainspotting. Le film à mes yeux, lui arrive à la limite au niveau du genou.

this_is_england

Nous voilà donc dans les années Thatcher, en 1983 pour être précis, quand l'Angleterre tentait de reconquérir vaillamment (...) les îles Malouines. Notre héros est un pauvre gamin dont le père a été tué dans la guerre pré-citée et qui va passer d'une bande à l'autre, l'autre étant celle d'une bande de skinheads. Des rites d'acceptation dans un groupe aux premières expériences amoureuses, le gamin grandit à vitesse grand V entre la violence, la connerie et l'affirmation de son identité. Il finit par cotoyer un personnage très trouble, à peine sorti de prison, qui oscille entre racisme, pétage de plomb et sensibilité à fleur de peau. Etrange personnage qui dans la structure du scénario semble vouloir symboliser les contradictions schizophréniques d'une nation entre rejet et peur de l'étranger, nationalisme à tout crin et tolérance dans une certaine mesure. Franchement, on a du mal à voir parfois où l'auteur veut en venir (le récit semblant en grande partie autobiographique) tant les discours et les passages sur le rejet des étrangers sont à la limite du supportable. Qu'il existe un certain fond xénophobe dans cette ancienne Grande puissance (oui c'est gratuit), on le conçoit même en étant Français sachant qu'un Le Pen a été au second tour d'une élection présidentielle ou plus récemment qu'un Hortefeux convoque les préfets qui n'ont pas leur quota d'expulsion de sans-papier. Mais on a malgré tout du mal à suivre ce personnage central qui ne cesse d'aller d'un extrême à l'autre, tabassant un mort un Jamaïquain avec lequel il fumait deux secondes avant à la cool un petit pétard. Qu'il personnifie un malaise et un manque de repère d'une époque, je veux bien, mais on a du mal à savoir jusqu'à quel point le réalisateur compatit avec son personnage central: essaie-t-il d'une certaine manière de le défendre, de le comprendre, de l'excuser...? De là vient sûrement le malaise que j'ai pu ressentir tout au long de ce film assez brut qui, tout en se voulant proche de la réalité, fait planer un doute sur son fond, ses réelles intentions.

england_1_1

Le film sort en octobre en France, on verra les réactions que ce carton anglo-saxon suscite. Malgré l"intensité du jeu des acteurs (un peu too much même parfois), pas vraiment conquis personnellement (moins que les Malouines en tout cas)...   (Shang - 17/09/07)


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Bah personnellement je n'ai pas ressenti cette ambiguité de fond évoquée par mon copain Shang, mais je ressors de ce film avec la même impression de juste milieu. Pas grand-chose à dire de ce petit film, effectivement "meilleur film anglais de l'année", mais sans gloire, puisque le cinéma anglais est très mauvais depuis 50 ans. C'est comme si on disait que Subway est le meilleur film de Besson...

Pour revenir à This is England, on est dans le correct, le film affichant une sincérité et un attachement à ses personnages, plaisants à regarder. C'est médiocre niveau acteurs (effectivement too much), dans la musique (Clayderman à la musique originale, et des disques punks sympas pour le reste), dans la photo (immonde, mais justifiée par la crasse de ces années Thatcher), bref c'est médiocre un peu 18750159_w434_h_q80partout. La seule originalité est que pour une fois, on évite, alors que le sujet est l'endoctrinement d'un gamin dans les skinheads, de nous montrer l'hyper-violence (sauf sur une scène), les mecs qui se fritent dans les stades ou les saluts nazis. Meadows préfère se concentrer sur les rapports de ses personnages, attachants malgré leurs idées nauséabondes, mais sans que cela débouche sur une quelconque ambiguité à mon avis : il ne pardonne pas à son personnage trouble ses discours ou ses agissements, mais ne le montre pas non plus d'un seul bloc ; comme tout être humain, il a ses amours, ses frustrations, ses contradictions, et est finalement crédible grâce à ça. On apprend deux-trois trucs sur les skinheads, notamment leur attchement à la musique noire américaine. Et puis voilà : pour le reste, on est bien dans le cinéma anglais, sans épines, confortable et bien sage dans ses combats.   (Gols - 29/10/07)

Commentaires
G
Cher Sabrak, avant tout je me dois aussi de réagir : c'est dingue que, dès que les lecteurs de ce blog ne sont pas d'accord avec nos critiques, ils en viennent immédiatement aux insultes... On peut peut-être discuter sans se traiter de tous les noms, non?<br /> <br /> Pour ma part, ce film m'est un peu sorti de la tête avec le temps, mais en relisant ce qu'on en a écrit, je crois que je suis toujours d'accord avec nous... <br /> <br /> Il est vrai que je ne connais pas le mouvement skinhead (quoique... je pourrais vous dire des choses, mais bon), ce qui ne m'interdit bien sûr absolument pas de parler de ce film, tout comme ma totale ignorance des fonds marins ne m'empêche pas de critiquer Abyss, par exemple. Il me semble quand même, arrêtez-moi si je me trompe, que ce "mouvement" est né dans le milieu ouvrier anglais très pauvre des années 70 et n'était pas très partisan, au départ, du mélange des nationalités. Le film en parle d'ailleurs, mais ce que je lui reproche, c'est d'être très lisse de ce côté-là, très frileux. <br /> <br /> J'ajoute que "traîner avec des Noirs" n'est vraiment pas gage de non-racisme, il y a des tas de Noirs au FN ; le racisme ordinaire commence même bien souvent par la formule éternelle : "je suis pas raciste, mon meilleur ami est noir".<br /> <br /> On est d'accord : le film est une attaque envers le nationalisme, mais relisez ma critique (plus calmement !) et vous verrez que je lui reconnais cette absence de manichéisme, cette subtilité dans les personnages. <br /> <br /> Enfin, ne vous gênez surtout pas pour réagir 5 ans après à un de nos textes, c'est toujours sympa de se rappeler les films qu'on a vus... même les ratés ! Eheh !<br /> <br /> Revenez quand vous voulez, Sabrak.
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S
Vous êtes complètement à coté de la plaque...<br /> <br /> <br /> <br /> Vous ne connaissez ni le mouvement skinhead, ni l'Angleterre des années 80, et vous ne comprenez donc rien au film et à son message.<br /> <br /> <br /> <br /> Il est facile ensuite de dire que les skinheads ont des idées nauséabondes (quoi? Le racisme? Marrant ça, ils trainent tous avec un noir et n'y voient aucun problème. Seul le "salaud" du film y est contre), et que le film semble vouloir excuser certains dérapages de comportement, quand vous ne comprenez même pas le sujet.<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, vos avis n'ont rien à voir avec le film.<br /> <br /> Ce film est une attaque envers le nationalisme, que ce soit celui de quelques fascistes de stades, ou d'Etats prêt à aller se battre à l'autre bout du monde pour un caillou, et peu importe si des enfant y perdent leurs parents.<br /> <br /> <br /> <br /> (Et oui, je commente avec 5 ans de retard, mais j'en ai rien à faire, ces avis ont été écris par des ignorants, je me devais de réagir)
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