Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
30 octobre 2007

Terre des Pharaons (Land of the Pharaohs) (1955) d'Howard Hawks

a_pharoah_PDVD_016

Enorme reconstitution pharaonique, plus de figurants que dans la rue commerciale de Shanghai un samedi aprèm (ouais, vous imaginez po) et le premier défilé du pharaon Khufu de retour de guerre ferait presque penser au carnaval de Rio s'il y avait des gonzesses - et la samba, certes. On se dit "aïe", encore un film qui va nous embourber dans le sable du désert, même si les décors qui sont signés Trauner, notre maître à tous, sont réellement somptueux - les toiles peintes de la pyramide sont plus vraies que nature. Et puis après 20 minutes d'esbroufe, on se rend compte que peut-être tout l'intérêt du film se jouera dans les secrets d'alcôves et on se met à y croire. Faulkner fait quand même partie des scénaristes et un peu de noirceur, dans les individus, dans les rapports, dans les ambitions serait la moindre des choses.

a_pharoah_PDVD_019

Notre ami Khufu veut donc construire une pyramide inviolable et pour cela il fait appel à un architecte qu'il a fait prisonnier. L'autre lui montre un système de la mort et une fois le deal passé (échange de plan contre libération de peuple), on se tape à nouveau 50.000 figurants qui s'apprêtent à monter sous nos yeux la pyramide. Sympa, mais comme je suis même pas foutu de construire une cabane de jardin, la tension baisse forcément. Et pis arrive Joan Collins, la vieille de Dynasty, qui envoyait quand même du lourd à 22 ans. Elle est machiavélique la bougresse, et ne se contente pas longtemps d'être la seconde épouse ou de voir de loin les richesses de la salle du trésor. Elle va tout faire pour éliminer la pharaonne en titre (bien joué le coup du serpent) puis le pharaon himself (coup fourré pour Khufu - c'est moi qui faisais les titres pour San Antonio): elle met en place une jalousie entre deux hommes et ça marche toujours. Seulement le second du pharaon, Hamar - pas de lien avec Bruno Carette à ma connaissance - lui réserve un chien de sa chienne et la fin dans la pyramide est sordide (il me semble bien d'ailleurs, avec le coup du serpent, que j'avais déjà dû voir ce film quand j'étais tout ptit). Etre pris à son propre piège ça s'appelle et ce pessimisme final donne vraiment la teinte, une touche,  au film: plus noire qu'ensoleillée. Il est finalement presque dommage que le film oscille entre la reconstitution historique et ces machinations de chambre, il aurait peut-être gagné à trancher dès le début - le rythme du coup n'est pas toujours au rendez-vous... Reste néanmoins, sans vouloir faire la fine bouche de part et d'autre, la somptuosité des décors de Trauner, imbattable.

Commentaires
Derniers commentaires