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13 février 2007

Saboteur sans Gloire (Uncertain Glory) de Raoul Walsh - 1944

Je m'imisce deux secondes dans les visions hexagonales et aériennes de mon collègue, ok ?

1Puisqu’il n’y a plus que le Cinéma de Minuit à daigner nous passer des films en V.O. (Elephant Man en VF l’autre jour sur Arte, je m’en suis toujours pas remis), un coup d’œil sur ce cycle consacré aux précieuses collaborations entre Walsh et Flynn. En passant, je propose que Patrick Brion soit sanctifié un jour ou l’autre, c’est mon idole.

Uncertain Glory est encore une fois pour Walsh un petit trésor de simplicité. Franchement aidé par un scénario imparable, qui contient tout ce que l’Age d’Or d’Hollywood peut espérer (romance, héroïsme, humour, action, grands sentiments), ainsi que par un Errol au-delà de toute éloge, il livre un film impeccable, où on aurait du mal à trouver la moindre faille : sûreté dans les effets que peuvent procurer chaque clin d’œil, chaque rebondissement et chaque ligne de dialogue ; rythme impeccable, surtout dans toutes les scènes entre les deux personnages principaux ; respect de la trame, qu’il enrichit en prolongeant subtilement les personnages secondaires (une mère de famille prête à renier Dieu et son honnêteté pour sauver son fils, une jeune première craquante à souhait, des ruraux tout en lâcheté…) ; science parfaite du cadre et de ce qu’il faut mettre sur un écran (ni trop ni trop peu)… c’est de la grande cuisine. Walsh ne vise absolument pas le chef-d’œuvre, il veut juste raconter son histoire, et nous tient en haleine jusqu’à la2 dernière réplique (énorme).

Errol Flynn tient son personnage de salaud inculte mais doté d’un grand cœur avec beaucoup de courage et de malice. On a trop souvent reproché à ce gars d’être juste beau, ou au mieux d’être juste un corps athlétique. Dans ce rôle relativement statique, il sait jouer en maître de toutes ses mimiques, et manipule les sentiments du spectateur avec subtilité : on le déteste, puis on l’adore, puis on doute de lui, puis on lui fait confiance, puis il nous trahit, tout ça en 1h40, qui dit mieux ?

Même si l’esthétique d’ensemble sent un peu trop le studio (mais ça fait partie du charme), Walsh jette un regard assez ému sur la Résistance et la Collaboration en France en 1943, et touche juste. Les historiens lui ricaneraient à la face, mais peu importe : Uncertain Glory est un spectacle, et du meilleur cru. Quoiqu’on en dise, ça fait parfois du bien de revoir un de ces films avec début, milieu et fin.

Walsh et gros mythe : cliquez

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