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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
29 novembre 2006

Death of a President (2006) de Gabriel Range

doap_1_C'est quand même du travail bien fait (à lire avec l'accent bruxellois du Poelvoorde), formellement parlant, d'arriver à monter toutes ces images, mélant à la fois images "d'archive" (tournées par les réalisateurs lors de vrais manifs), vraies-fausses reconstitutions, images dv - voire images de téléphone portable... Rien que pour ce taff de malade chapeau bas à Brand Thumim, le monteur et Alex Riordan au son. Ensuite cette copie conforme de "documentaire contemporain" à l'américaine (trademark) - les images des événements retraçant l'assassinat et l'enquête étant entrecoupées d'interviews des différents protagonistes (des responsables du FBI aux gardes du corps en passant par les présumés coupables) - est extrèmement bien jouée, le casting faisant plus vrai que nature : chacun des acteurs imite à la perfection le ton, les silences, les attitudes pris par les témoins d'une quelconque situation comparable - du jargon employé par les spécialistes des services secrets à l'émotion de certains témoins directs qui devient "incontrolable". Un tel brio qui n'est d'ailleurs jamais loin de la parodie... Alors oui sur le fond, cela peut paraître un peu simpliste, "ne cédons point à la paranoïa", "gardons-nous des médias et de leurs effets d'annonce", et surtout "ne nous empressons pas de juger et d'incriminer les coupables qui nous arrangent". Je dis simpliste, néanmoins vu les réactions épidermiques que le film suscite aux USA - un rejet voire un certain dégoût - [les critiques sont également assez acerbes dans l'ensemble... je garde une petite préférence pour le commentaire sarcastique du journaliste de Rolling Stone, Peter Travers: "Les actions du gouvernement pendant les années Bush dépassent de loin cette sombre et triste fiction réalisée par Range. La seule chose qui m'aient vraiment secoué c'est d'imaginer Cheney président. Cela est devenu matière à cauchemar..."], il semblerait que le réalisateur et les producteurs aient visé assez juste, d'autant qu'ils ne proposent jamais qu'une simple fiction mettant en garde contre tout amalgame: tout musulman ou tout Coréen du Nord n'est pas un terroriste en puissance. Si au moins le film permet de faire réfléchir quelques personnes qui ont une foi aveugle en leur président et en leur gouvernement, Dieu soit loué. Maintenant, il est possible qu'après le petit parfum de scandale le film tombe aux oubliettes, même si je le répète, il s'agit là d'un travail artisanal de très bonne facture. (je vous ai po lâché le coupable, je suis pas chien quand même.)

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