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21 septembre 2012

Voyage en Italie (Viaggio in Italia) (1954) de Roberto Rossellini

« - Life is so short, she said.
- That’s why one should make the most of it, he replied.”

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Bon ben voilà, il m’aura fallu 40 ans et des bananes pour découvrir ce film de Rossellini qui constitue la 5000ème chronique de ce blog sauf si le gars Gols me grille in extremis - il a de toute façon droit à sa 5000ème bis, on est bien d’accord. Comme ça, à brûle pourpoint, je n’ai pu m’empêcher de penser à Two for the Road de Donnen - forcément - mais également à l’Eyes Wide Shut de Kubrick - plus imagé au niveau de la dernière réplique, certes -, notamment, pour le Stanley, dans les « chances féminines» qui semblent s’offrir au gars Georges Sander et qui finissent toutes en queue de poisson... Un Georges froid, pince sans rire, guère romantique qui se retrouve en constant désaccord, après huit années de mariage, avec la classieuse Ingrid Bergman. Chronique d’un divorce annoncé ou faut-il encore croire au miracle ?

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Pendant que les flirts du Georges partent en panouille, l’Ingrid se prête volontiers aux bonnes grâces du tourisme : musée, grotte, ruines, catacombes, c’est qu’il y a fort à faire dans les alentours de Naples. Ce lointain passé antique semble au diapason de sa nostalgie pour cet ami poète qui est mort et dont elle tanne le vieux Georges ; ce constant rapport avec la mort, les morts ne peut quant à lui que faire écho à sa présente relation… au point mort, infructueuse - elle ne cesse de remarquer en ville les couples qui s’embrassent, les femmes avec landau ou encore celle enceinte… ; et cette absence d’enfant semble illustrer l’absence de tout futur avec le gars Georges.  Froide est leur relation, sans passion et la pauvre Ingrid qu’elle aille aux alentours du Vésuve ou qu’elle écoute narrer les histoires des Dieux ou d’anciens personnages illustres ne peut que constater le marasme de sa propre situation. Elle enquille avec le Georges sarcasme sur sarcasme et rien ne semble pouvoir rallumer leur flamme… L’émotionnelle Ingrid semble définitivement craquer lorsqu’elle découvre aux côtés de son mari ces deux amants enlacés pour l’éternité à Pompéi et l’on se dit que c’est le moment tant attendu pour que les deux époux fassent la paix… Peine perdue ou simple prémisse (raté) avant la grande réconciliation ?... Roberto nous met sur les nerfs…

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Ce qui fait tout le charme de cette histoire banale, c’est justement son apparente simplicité mais également ce soin incroyable du cinéaste pour capter chaque menu  geste, chaque menue émotion des deux personnages principaux : là de petits coups d’œil de l’Ingrid qui guette son mari flirtant en bout de table, ici ce Georges décontenancé faisant une légère moue lorsqu’il comprend que sa « conquête italienne » tombe à l’eau, là le visage troublé de l’Ingrid dans l’attente de son homme, qui se ressaisit lorsqu’il arrive enfin (ne rien lâcher…) puis que le doute submerge à nouveau lorsque le Georges n’est qu’indifférence envers elle, ici le visage fermé du Georges qui constate que sa femme peut rire à gorge déployée lorsqu’elle est entouré de mâles, là tout le naturel de l’Ingrid, seule dans son auto, qui confie à voix haute tous les travers de son mari… Si ces deux-là s’aiment, ils ne font rien pour le laisser paraître, pour céder un pouce de terrain sur le chemin d’un éventuel « Je t’aime »… Viaggio aux pays… du mariage pour le pire et pour le pire… Et le meilleur ? Le meilleur est toujours pour la fin, n’est-il pas ? Un classique, tout simplement, de l’immense Rosselini. Pas si mal pour une célébration.

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Commentaires
B
Amusant . Vous comptez poser cette question ridicule à tous ceux qui sont en désaccord avec une de vos chroniques ? J'ai suivi une discussion à propos de ce film qui est loin d'etre un classique pour ma part . J'étais parti pour me laisser emporter donc l'esprit vierge et sans a priori et la déception fut à la hauteur de l'attente , ça fait le 5e ou le 6e Rossellini que je vois et c'est le seul que j'ai pas aimé . Quand un film dure 1h21 et que je regarde ma montre au bout d'une demi-heure , c'est mauvais signe . Tous les rapprochements entres les détails rencontrés lors de visites de ruines , monuments ou autres réunions entre amis avec le mariage du couple Sanders-Bergman sont grossiers pour la plupart et le film ne m'a pas passionné un instant et pourtant le sujet m'attirait et comme le disait Cecil , La nuit des forains avait abordé ce theme de manière beaucoup plus intelligente et attrayante et lui m'a passionné jusqu'au bout . Je n'aurais pas laché un com sur ce film si je n'avais pas entendu ce concert de critiques élogieuses me laissant croire qu'il fallait pas passer à coté , et quant à la fin ( ...... ) bref . Je ne dégomme pas pour le plaisir mais là j'ai perdu mon temps . Et vous remarquerez surement que je ne suis pas avare en superlatifs quand un film me prend aux tripes comme dernièrement avec L'intendant Sansho ou la trilogie des Parrains . J'ai passé plus de temps à défendre des films et des réal ces derniers temps que le contraire . Cette fois-ci , la magie n'a pas opéré , on verra pour le prochain .
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S
Bondahunter, juste en passant, et toujours d'un oeil, vous aimez le cinéma ?
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B
Ouais , ben je vais pas me gener pour descendre au rez-de-chaussée -2 ou -3 ( et c'est sympa ) ce film aussi passionnant qu'un poisson rouge mort dans une poche d'eau crevée . Aucune subtilité ni dans le jeu hyper ( " regardes comment je vais faire la connivence avec mes tours aux ruines avec le couple surpris dans la mort et mon mariage qui ressemble à que dalle pppfff , les enfants bellissimos dans la rue ou la meuf enceinte , il aurait vraiment fallu un baby pour souder ce mariage en plastoc " ) plat de chez platoche de la chère Ingrid qui n'offre pas la performance de sa life , on en est bien loin. Pareil pour le Sanders qui va et reviens vers une nana qui veut se foutre en l'air et puis non , j'ai un mari et on file le parfait amour alors tu peux t'astiquer tranquille dans la bagnole avant de rentrer et faire le gars " j'ai pas c'qui faut chez moi pour aller au pays imaginaire " La jolie mandoline en fond sonore pour tenir en éveil le gars au combat pour pas roupiller à mort devant ce ratage garni ne saurait constituer un élément valable dans ce voyage au fins fonds de l'ennui mortel . La fin serait presque un rebondissement inattendu et ( " putain il faut se foutre dans la foule et se laisser distancer pour voir qu'on est trop love , ça ressemble à du Piaf mé bé oui" ) intéressant si elle n'était pas aussi attendue justement meme si c'est du Rossellini tellement on appuie sur le champignon sur les détails beaucoup trop démonstratifs ( les regards contrariés quand chacun fait mine de s'éclater avec les potes ou l' Ingrid qui se met en place vite fait quand l'autre revient de son tour avec la donzelle attrapeuse de nigauds ) Allez on va arreter de se faire du mal et recommencer une idylle aussi crédible qu'un " finish him " dans un épisode des bisounours . Perte de temps ( 1h21 fortunately ) et fin aussi marquante qu'un passage de Sate Barbera . Je vais faire confiance à mon flair pour le le prochain et non pas à des louanges inutiles et exagérées . Tout ce blabla pour ça ? La bonne blague .
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G
Layvier, nos révérences émues. On va s'gêner qu'on va continuer les gars.
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L
Bravo pour votre 5000ème, j'aime beaucoup votre blog et le lis régulièrement pour vos critiques toujours réfléchies, faites par de vrais amoureux du cinéma. Continuez les gars !
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