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18 avril 2022

Les Rendez-vous du Samedi (2022) de Antonin Peretjatko

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Ah ben moi ça me manquait un peu les gilets jaunes, ça m'égayait mes samedis ! Bon je dis cela avec un peu de causticité vu qu'à Mayotte les ronds-points furent, au mieux occupés, par des zébus en cette période pré-covid où les gens de la Métropole (et de la Réunion, et des Antilles...) étaient un peu fumasses. Peretjatko délaissa la fiction et prit sa petite caméra pour aller sillonner durant moult chapitres les rues de Paris et filmer cet énervement organisé... Il s'en prit, du gaz, le pauvre, dans la tronche, et m'est avis que parfois il a dû sentir l'odeur du caoutchouc passer pas loin de son nez (et de son œil par là même). Il en revint, de la rue, avec une pluie d'images montrant ces affrontements entre des personnes relativement énervées et motivées (et parfois masquées) et ces gros scarabées de CRS qui obéissent instinctivement/insectivement aux ordres : foncer dans le tas et frapper du gourdin sur les personnes isolées. En voix off, Peretjatko nous donne une petite analyse de ces temps macronistes où le profit est roi, un principe qui tend à phagocyter progressivement toutes les autres valeurs de la société, de ces temps où les forces de la paix prennent semble-t-il un malin plaisir à devenir uniquement des forces de l'ordre, crevant de l'oeil et arrachant des mains impunément ; ce n'est pas nouveau, ni d'une originalité folle, un constat simplement, et tristement, terre-à-terre... On assiste donc l'oeil un peu mouillé (rien que la vue des gaz, moi, ça me touche) à ce triste spectacle d'une révolte populaire portée par des idéaux bêtement humains et écrasée dans l'oeuf (kinder) par des flics qui se reproduisent de chapitre en chapitre comme des gremlins. Et ça fait toujours aussi froid dans le dos. Par ailleurs, pour apporter sans doute un peu de légèreté ou d'air à la chose, Peretjako filme quelques gorettes bien sympathiques ma foi, que le narrateur croisa à la Tour Eiffel ou, en temps de confinement, sur les toits de Paris. Ces jeunes femmes aux sourires si doux sont bien avenantes mais on peine franchement à faire le lien entre les deux sujets... Peretjatko tente plus ou moins adroitement de relier les deux sujets, de faire des liens, mais avouons que l'on peine à passer d'un monde l'autre - la violence et la grâce, moui, et ? On eut aimé qu'il fasse des gilets jaunes son seul objet (cet aspect romance n'apporte franchement rien au reste) et qu'il tente sans doute de mettre un peu plus en perspective ces faits filmés... Dans l'état, on a un témoignage brut de pomme sur ces événements : ce qui n'est pas sans intérêt mais ce qui ne fait par ailleurs guère avancer le schmilblick - difficile sans doute de prendre encore du recul sur ces manifs avortées par le covid. Des rendez-vous que l'on aurait aimés un poil plus approfondis en quelque sorte. Un essai documentaire avant de se lancer dans un long-métrage plus fouillé ? On l'espère tant on aime cet Antonin.

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