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11 mars 2021

I Believe in you (1952) de Basil Dearden & Michael Relph

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Basil Dearden, toujours soucieux d'étudier les rouages de la justice, de la police (après The blue Lamp, notamment (Police sans Armes en français - tout rapprochement avec l'article précédent est fortuit) concentre cette fois-ci son attention sur ces agents de "l'ombre" que sont les officiers de probation ou contrôleurs judiciaires. Il suit le parcourt de l'un d'eux, un certain Mr Phipps (affublé de toutes sortes de surnoms au cours du film), interprété par avec beaucoup de morgue et de sérieux par Cecil Parker. Ce dernier, de retour des colonies, s'emmerde un peu à la retraite ; l'idée lui vient, après avoir assisté à une connerie d'un djeun avec sa copine ainsi qu'à leur procès, de mettre son temps libre et son expérience au service de la justice et surtout de ces gamins souvent un peu perdus. Ridiculisé au départ, moqué et critiqué par ses pairs (son manque d'implication, d'empathie pour ces personnes qui sont loin d'être issues du même milieu social que lui), notre homme s'accroche et tente de faire du mieux qu'il peut pour aider ses jeunes ouailles. Il ne s'épargne point pour sillonner à pied ces quartiers oubliés de la capitale, pour rencontrer les parents, ou ce qu'il en reste, de ces ado dont il a la charge, pour comprendre les attentes et les frustrations des uns et des autres... Une implication de plus en plus personnelle qui risque tout de même de l'amener sur une pente un peu savonneuse et pas toujours ultra "légitime" (c'est le mot clé de la journée)...

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Si ce récit manque quelque peu de rebondissements et de suspense, Dearden et confrère parviennent tout de même à nous montrer un type "lambda" qui, pour exercer cette difficile fonction, va devoir de plus en plus s'employer, s'impliquer et effectuer une véritable remise en cause personnelle (l'expérience is not enough)... Certes la tache est rugueuse (certains ados donnant l'impression de se complaire dans leurs échecs - la gonzesse qui picole...), certes il faut souvent dépenser énormément d'énergie pour un résultat nul (parce qu'on ne peut pas le bonheur des autres malgré eux, parce que parfois le juge semble être sourd à ses demandes...), certes il faut s'accrocher aux branches pour garder la foi, mais il y a toujours une possibilité d'influencer positivement une ou deux trajectoires pour peu qu'on se donne corps et âme à la chose... On suit la transformation de ce Mr Phipps, un peu débonnaire et distant au départ, puis totalement "dans l'action", prêt à se mettre les mains "dans la cambouis" pour aider un gamin en perdition... On suit avec un certain intérêt l'évolution de cet homme qui prend progressivement la mesure de ce boulot pour le moins ingrat. Rien de révolutionnaire mais une œuvre sans angélisme ni pessimisme forcené qui tente d'évoquer avec tact un taff et un rôle par franchement sexy sur le papier. On y croit (Dearden et sa façon de jongler aussi bien avec les couches populaires qu'avec les classes dites aisées) et c'est là sûrement l'essentiel.  

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